Dans l’univers de Djette Cat

Soir après soir, elle revêt ses plus beaux atours. À l’intérieur du bar, elle n’a pas droit à l’erreur, une seule mauvaise note et tous la remarqueront. Loin d’être dans l’ombre c’est elle qui dicte le tempo. À l’affût de ce qui se déroule devant elle, elle réagit aux moindres variations sur la piste de danse.

Le jour, elle est Catherine Hardy Baribeau, mais le soir venu elle devient Djette Cat. À l’emploi du bar Le Temple à titre de disc-jockey (DJ) depuis trois ans (cinq ans officieusement comme DJ – Vertigo et Temple), elle sait mettre la fête dans la place grâce à la musique qu’elle fait tourner.

«Dans un sens, j’ai un personnage de scène. Quand je travaille c’est moi en mode «party girl» et non une différente Catherine. C’est Catherine «party» Hardy!»

Un chemin déjà tracé

Pour la jeune femme devenir DJ était un incontournable dans sa vie. «Même si j’ai acheté mes premières tables tournantes à 17 ans, le contexte est particulier dans ma famille. Mon père a déjà été DJ ainsi que sa blonde. De plus, mon père est sonorisateur alors ça m’a aidé à avoir accès au matériel quand j’étais plus jeune. Une famille de DJ ce n’est pas courant», indique-t-elle.

Un travail de caméléon

N’est pas DJ qui veut. Il faut posséder la fibre en soi et être attentif à son environnement immédiat. «Il faut que je sois capable de faire vivre la même émotion à plein de personnes en même temps, de sentir quelle est l’ambiance du moment et de m’adapter en conséquence. Par la suite, je monte la musique graduellement. C’est une forme d’architecture musicale», informe l’étudiante en psychologie.

Selon Djette Cat, l’apanage d’un bon DJ est l’adaptation et la versatilité.

«Il faut être capable de piger parmi un large éventail de styles musicaux et aller chercher LA toune qui va faire lever le monde et mettre le party. Pour la tranche 18-25 ans, le hip-hop est assez fort alors que pour les plus vieux, les chansons cultes telles Jump Around, du AC DC ou les succès dance des années 80 ont toujours la cote. Chaque style a ses maîtres.»

Vaincre les préjugés

Toutefois, faire sa place dans le milieu des DJ n’est pas de tout repos. Catherine doit sans cesse faire tomber les barrières car peu de femmes exercent la profession.

«C’est à double tranchant. D’un côté, quand je me fais dire que je suis vraiment bonne je le prends comme un compliment et je l’apprécie toujours. Par contre, lorsqu’on me dit que je suis bonne pour une fille, là je grince un peu des dents.»

Pour les débutants

Gars ou fille, le futur DJ doit bien commencer quelque part et Djette Cat, malgré son jeune âge, a quelques conseils à leur donner.

«Il faut être un passionné de musique et étudier ce que les autres acteurs de la profession font. Il n’y a rien de mieux que de voir ce qui se fait sur le terrain. De plus, l’écoute et le téléchargement de musique sont essentiels même si c’est illégal. Sinon je serais dans ma marge de crédit de 150 000 $. Je vois plutôt ça comme de la promotion aux artistes dans le cadre de mon travail.»