Comité Locomotive : des porteurs d’espoir
Le comité Locomotive du Regroupement des organismes de base en santé mentale (ROBSM) est unique en son genre. Il s’agit de la seule table où l’on retrouve à la fois des personnes vivant avec une problématique de santé mentale et des proches.
«C’est la première fois qu’on réunit des gens des deux côtés ensemble. On voit qu’ils ont besoin d’être ensemble, de se parler et de briser l’isolement. Ça dépasse les cloisons des organismes. On s’apprend beaucoup. Mon vécu peut aider quelqu’un d’autre. Eux nous apprennent comment ils vivent, ce qu’ils ressentent», soutient Lyne Larivée, bénévole au comité Locomotive.
En plus des séances de discussion, le comité agit sur le terrain, par le biais de témoignages, de stratégie de contact, de formation et de sensibilisation. L’organisme est également devenu un bassin de témoigneurs. Ces derniers reçoivent également une formation avant de se lancer pour la première fois dans un témoignage devant public. On a pu voir plusieurs d’entre eux à l’œuvre lors des activités de livres vivants, ces dernières années.
«Je vois qu’il y a des gens qui restent chez eux et qui ne veulent pas s’ouvrir. Aujourd’hui, j’en vois qui sont capables de faire des témoignages et des stratégies de contact alors qu’ils s’en croyaient incapables. Ça a un impact très très positif sur eux», ajoute Lyne Larivée.
L’un des projets du comité Locomotive consiste à visiter les maisons de jeunes pour aller à la rencontre des adolescents en compagnie d’un intervenant et d’une personne témoignant de sa vie avec une problématique de santé mentale.
«Quand je fais des témoignages, je leur demande s’ils connaissent quelqu’un qui vit avec un trouble de santé mentale. Il y a quelques années, peu de mains se levaient. Dernièrement, dans un groupe, je pense que seulement deux personnes n’ont pas levé la main. On sent que c’est moins tabou», ajoute Louis Vigneault.
Sinon, d’autres se rendent compte, à la fin de l’activité, que cela touche une personne de leur entourage, voire même eux-mêmes, sans qu’ils s’en soient aperçus auparavant.
«On a livré des témoignages devant des intervenants du milieu de la santé à La Tuque. À la fin de l’activité, une personne est venue me voir pour me dire que ces témoignages allaient changer sa façon de voir les choses. Pour moi, c’est un gros morceau gagné. On les a touchés par notre vécu. Avec la sensibilisation, il y a des choses qui changent, mais c’est petit pas à petits pas», raconte Lyne.
Dans la prochaine année, les membres du comité feront des arrêts en Mauricie et au Centre-du-Québec, de La Tuque à Drummondville, pour présenter des témoignages.
«Je pense qu’on est tous porteurs d’espoir. On fait tous du travail bénévole et on voit les résultats. On commence à être demandés. Des gens nous appellent et s’aperçoivent des actions que l’on fait. C’est une fierté de nous voir aller, ainsi que de constater le travail qui se fait autour. Les organismes ont commencé à s’ouvrir à nous et à voir l’impact qu’on a sur le terrain», indique Lyne Larivée.
Pour le comité Locomotive, le défi est maintenant d’arriver à sensibiliser le milieu des entreprises par le biais de kiosques d’information en entreprise ou de témoignage.
«C’est un beau projet. Il faut le garder. Ça prend de l’implication», conclut-elle.
Pour soutenir les activités du comité Locomotive : www.robsm.org.