«C’était la meilleure décision de ma vie»
Ludovic Baribeau est de ceux qui ne l’ont pas eu facile dans la vie. Il a encaissé plus de coups durs qu’il n’a reçu de tapes dans le dos. Dans l’impasse, l’an dernier, il a su puiser en lui la force nécessaire pour se prendre en main. Et c’est à la porte de l’Atelier Action Jeunesse qu’il est allé cogner.
«C’était la meilleure décision de ma vie, confie-t-il. Ç’a changé ma vie. On ne m’avait jamais vraiment aidé avant. Je ne suis plus le même gars. Quand je suis arrivé ici, j’avais plein de problèmes. J’avais des problèmes familiaux, des problèmes à l’école et des problèmes de drogue. J’ai failli être dans la rue à 18 ans.»
«Je suis arrivé ici parce que je voulais avoir un travail, ajoute-t-il. Je consommais beaucoup de drogues et je voulais faire autre chose de mes journées. Je connais quelqu’un qui était venu ici et j’ai voulu essayer.»
Accueilli sans jugement, Ludovic a vite trouvé sa place au sein de l’équipe. Épaulé par son intervenante, Stéphanie Douville, il a franchi des pas de géant en quelques mois. «Je ne prends plus de drogue, je suis moins agressif, moins anxieux, j’apprends à faire confiance aux gens et j’ai appris à faire de la soudure. Je peux même dire que je suis un des meilleurs. Je suis fier de ça», lance-t-il.
Depuis son entrée à l’Atelier, en novembre 2019, Ludovic s’est présenté tous les jours à l’heure. Beau temps, mauvais temps, il marche pendant une heure pour se rendre au local de la rue Girard.
«Il s’est cassé le bras cet été et il venait tous les jours quand même, souligne son intervenante. Il était toujours là avec son beau sourire, même s’il ne pouvait pas souder avec son plâtre jusqu’au coude. Chaque fois qu’on l’aide, il est toujours très reconnaissant.»
Partir de zéro
Quand Ludovic a dû quitter le centre jeunesse, il est retourné vivre brièvement chez son père. Après avoir été mis à la porte, il s’est retrouvé devant rien. Avec l’aide de Mme Douville, il s’est déniché un logement. «C’était très difficile de trouver une place, raconte-t-elle. Il n’avait aucune carte, pas même une carte de crédit. On l’a aidé à obtenir tous les papiers essentiels.»
«À l’Atelier, on fait de la réinsertion socioprofessionnelle sur le marché du travail, renchérit cette dernière. On est là pour les aider et les guider dans leur cheminement. On les outille pour qu’ils puissent se faire un curriculum vitae, savoir se présenter en entrevue, etc. On travaille sur les comportements et les problématiques qui pourraient être des freins à l’emploi. Le but, c’est que rendu à leur stage, ces comportements soient effacés ou améliorés pour que leur intégration à l’emploi se fasse bien.»
Mme Douville et son équipe aident aussi les jeunes à plusieurs autres niveaux, comme la recherche d’un logement ou l’ouverture d’un compte bancaire. Mais surtout, ils leur offrent un milieu de vie sain. «On les accompagne dans l’obtention de leur formation d’aide-soudeur. On vise qu’ils soient en mesure de se trouver un travail payant et une attestation après 15 mois», précise Mme Douville.
Pour Ludovic, le parcours s’achève. En janvier, il se trouvera un milieu de stage et, si tout se déroule comme prévu, il aura complété sa formation en mars. «Ça me stresse parce que tout ça, c’est nouveau pour moi. Mais, en même temps, j’ai hâte de travailler. J’ai hâte de faire le métier que j’aime, d’avoir une vie la plus normale possible», conclut Ludovic.