Barmaid, animatrice du «nightlife»
Depuis quelques années, Trois-Rivières est reconnu partout au Québec pour son «nightlife» et de nombreuses personnes participent à cette renommée. Parmi ces gens d’exception on retrouve Nancy Bordeleau, barmaid au bar Le Temple.
Riche d’une grande expérience dans le milieu des bars autant au Centre-de-la-Mauricie qu’à Trois-Rivières, Nancy a débuté sa carrière de barmaid il y a 20 ans dans un petit établissement de campagne. Elle s’est jointe à l’équipe du Temple lors de l’ouverture il y a dix ans.
Qu’est-ce qui t’a attirée dans le métier de barmaid?
«J’aime les gens et découvrir leur vie. J’adore le côté social que ce métier procure. Être barmaid donne une certaine dose de confiance en soi, car on reçoit de nombreux compliments de la part des clients. Ça fait du bien de se faire valoriser dans son travail, car ce n’est pas toujours très bien vu d’être une barmaid.»
Est-ce difficile d’être une bonne barmaid?
«Ce n’est pas un emploi facile à faire. Le sourire est primordial même si on vit des étapes difficiles dans notre vie personnelle, car le client vient pour s’amuser. Tu n’as pas besoin de connaître tous les drinks pour travailler dans un bar. Bien souvent, le client va te demander un drink et il ne sait pas lui-même ce qu’il y a dedans. Dans un nightclub, contrairement à un petit bar, il faut aussi que tu aies la rapidité sinon tu n’es pas à ta place. De plus, ça prend beaucoup de diplomatie pour gérer les clients plus difficiles.»
Depuis 20 ans tu as dû en voir de toutes les couleurs?
«Une de mes histoires top cinq est survenue lors du Grand Prix de Trois-Rivières en 2002. Au Temple, le dimanche soir de la fin de l’événement, le bar est plein à craquer et énormément de gens de l’extérieur sont présents. Une belle danseuse de Montréal est montée sur le bar et a commencé à faire un mini striptease. Et là, une madame d’environ 50 ans la regarde et a donc le goût de faire comme elle! C’est alors qu’elle monte sur le bar en passant bien près de tomber dans le rack à verre. Une fois rendue, elle aussi commence à faire un mini striptease avec ses grosses culottes parachute et sa brassière parachute, le chandail dans les airs et les culottes détachées en bas des bobettes. La danseuse encourageait la dame et tous les clients du bar les fixaient. Une autre fois, on a trouvé un gars en bobette sur la piste de danse. On cherchait son linge, mais impossible de le trouver et le gars ne nous aidait pas. Les portiers l’ont alors sorti pour qu’il retourne chez lui. À la fermeture, nous avons finalement trouvé ses vêtements, pliés sur le coin, sous le bar. Le gars avait pris la peine de se déshabiller, de plier son linge comme il faut avant de se lancer sur la piste de danse. Par ailleurs, c’est fréquent de voir des gens tomber sur le dos en essayant de monter sur le bar ou des filles qui font tournoyer leur brassière.»
Y-a-t-il une différence entre les clients de l’extérieur et ceux de Trois-Rivières?
«Je ne crois pas la croyance qui veut que les Trifluviens soient snobs puisqu’ils sont super gentils. La seule différence est qu’ici les gens sont plus à cheval sur l’étiquette et font attention aux petits détails. Par exemple, un monsieur a attendu dix minutes pour avoir une coupe à porto qui était à la plonge. De plus, à Trois-Rivières, les gens vont également le remarquer si tu ne mets pas l’étiquette face à eux.»
As-tu déjà servi des vedettes?
«Plusieurs vedettes québécoises sont venues me commander un verre notamment Peter Macleod, Louis-José Houde, Éric Lapointe, Patrick Groulx, Georges Laraque, Martin Deschamps, Martin Matte, Sylvain Larocque, etc. Par contre ils ne restent pas longtemps, car ils se font trop achaler. Dans un lieu où il y a de la boisson les gens sont beaucoup moins gênés d’aller leur parler et ils ne peuvent pas se cacher.»
Être barmaid est-il synonyme de fille sur le party?
«C’est un genre de personnage, car il faut toujours que tu sois allumée. Tous les yeux sont rivés sur toi et c’est toi qui mets l’ambiance. Si tu montes sur le bar, les clients vont monter eux aussi. C’est un show qu’il faut que tu donnes autant dans le service que pour l’habillement. Tu n’es pas obligé d’avoir les seins et les fesses à moitié à l’air. Quand tu te fais payer un shooter il faut que tu connaisses tes limites et que tu saches quand t’arrêter.»
Que doit-on t’offrir pour te faire plaisir lorsque tu travailles?
«Le spécial Nancy, un Grand Marnier – Red Bull en shooter!»