5000 émissions de radio derrière la cravate
«Je sais que je suis apprécié, mais ce n’est pas quelque chose que j’aime dire. Je reçois une bonne dose d’amour et je suis près des gens.»
Stéphane Beaulac, animateur au 94,7 Rouge fm, cumule 22 ans de carrière à la radio et a animé aujourd’hui sa 5000e émission.
Son patron a calculé le nombre d’émissions en contactant les ressources humaines à plusieurs reprises.
«Je ne pensais pas me rendre jusque là. Au début je pensais que si je faisais cinq ans de radio ce serait déjà beaucoup!»
Il a débuté en 1990 dans une radio de Longueuil avant de se rendre à Valleyfield. C’est en 1994 qu’il a fait son entrée chez Astral (Radiomutuel à l’époque) au 102,7 Val-d’Or pour finalement joindre les rangs du 102,3 Mauricie et du 94,7 Rouge fm.
«J’écoutais souvent radio Énergie (NRJ) et je me disais qu’un jour j’allais travailler pour ce réseau. J’écoutais Roch Denis et Guy Aubry dans le temps. Ces voix-là me faisaient triper», se souvient-il.
Des 45 tours à l’ordinateur
Sa première chance à la radio, il la doit à Pierre Dufault qui l’a fait entrer à l’école Promédia.
«Pierre était journaliste sportif à Radio-Canada. J’étais impressionné quand je l’ai vu à mon audition. Il me posait des questions de connaissances générales. J’essayais de répondre du mieux que je pouvais, mais je n’avais pas tout le temps les bonnes réponses. À la fin il m’a dit: «On va vous accepter quand même. On pense que vous avez du talent et pour le reste, vous lirez!»»
Au cours de sa carrière, Stéphane a touché à tout dans le domaine radiophonique. Il a animé le matin, le jour, le soir et même la nuit. Son rêve était de faire une émission réseau afin de parler à tout le Québec. Il l’a fait à quelques reprises la nuit.
Stéphane a traversé différentes époques: celles des 45 tours, des cartouches pour les publicités et des disques compacts.
«Maintenant on fait de la radio à l’aide d’un clavier et d’une souris.»
Il en a fait jouer des chansons au fil des années! Même qu’il a un petit sourire en coin lorsqu’on lui demande la chanson qu’il n’est plus capable d’entendre: Mambo No. 5.
«Tu finis par être tanné d’entendre des chansons parce que tu les écoutes trop souvent.»
Timidité
L’animateur de Rouge Café est reconnu pour son entregent et sa grande accessibilité. Il adore aller vers les gens. Par contre, il n’a pas toujours été ainsi.
«Avant de faire de la radio, j’étais quelqu’un de timide. Je longeais les murs. Les exposés oraux à l’école, c’était ma mort! Maintenant je fais n’importe quoi! Avant d’entrer en onde le petit trac est toujours là pareil.»
Mauvais coups
Des anecdotes, il en compte beaucoup. Son métier l’a amené à vivre différentes expériences qui l’ont marqué de plusieurs façons.
Lorsqu’il était à CIGB 102,3, les auditeurs courraient la chance de gagner 102 $ en réalisant un défi.
«Une fille nous avait dit qu’elle était prête à faire n’importe quoi. On lui avait donné rendez-vous au Wal Mart. Elle devait trouver un interphone et dire: «J’aime CIGB, j’aime CIGB, c’est ma radio préférée». On voulait qu’elle vante la station le plus longtemps possible avant de se faire pogner. J’avais un micro caché et je me suis placé sous un haut-parleur dans le magasin. On était en direct et on a entendu: «J’aime CIGB, j’aime CIGB, j’aime CIGB,…». J’ai vu les tabliers bleus courir partout dans le magasin. Elle s’est finalement fait prendre par le gérant et il était en maudit. La fille se sentait mal et le monsieur était rouge de colère. Ça, c’est un gros souvenir pour moi!»
Il se souvient avoir eu peur de perdre son emploi à cause d’une erreur technique alors qu’il commençait dans l’univers radiophonique à Valleyfield.
«J’étais très nerveux et j’ai fait une mauvaise intervention en onde. Tout de suite après, j’ai sacré en disant qu’elle n’était pas bonne. En me virant, j’ai vu que mon micro était encore ouvert. La ligne privée a sonné et j’ai tout de suite pensé que c’était mon patron qui appelait pour me mettre à la porte. Ce n’était pas lui et il ne l’a jamais su. Lorsque j’ai réécouté, je me suis aperçu qu’on n’entendait pas clairement ce que je disais. J’ai vraiment eu peur.»
Manger ses croûtes
Ses conseils à ceux désirant percer en radio: persévérance, disponibilité et détermination.
«Les jeunes aujourd’hui ne veulent pas faire telle émission ou travailler la fin de semaine. Ça ne fonctionne pas ainsi. Si tu dois faire tes preuves à Amqui, fais-le! Tu dois manger tes croûtes comme tout le monde. Selon moi, j’ai duré longtemps à cause de ma disponibilité. Je dépanne encore.»