Une histoire de famille et de repreneuriat

Passionné par l’événementiel, Francis Leclerc était persuadé d’avoir trouvé l’emploi de ses rêves lorsqu’il a été embauché au département de communications et marketing de la Corporation des Événements de Trois-Rivières. Mais plus d’un an de télétravail durant la pandémie l’a affecté. Il savait que son oncle, qui a fondé les magasins Bougon Liquidation, souhaitait vendre. Il a saisi l’occasion avec sa conjointe, Claudia Lemire.

« S’il n’y avait pas eu la pandémie, je ne serais possiblement jamais devenu propriétaire des magasins Bougon, affirme Francis Leclerc. Mais je me doutais que j’avais cette fibre entrepreneuriale en moi. J’ai vu aller mon oncle durant toute ma jeunesse. Je trouvais qu’il avait l’air heureux là-dedans. En même temps, je pense qu’on est beaucoup à avoir en nous ce côté entrepreneur, mais c’est aussi un saut dans le vide quand on décide de laisser de côté la sécurité d’emploi qu’on avait pour se lancer en affaires. »

Francis Leclerc et Claudia Lemire commencent déjà à apporter leur touche à l’entreprise. Ils ont d’abord changé un peu l’approche. « Avant, c’était plus du type magasin d’entrepôt. On essaie maintenant d’offrir un peu plus de service à la clientèle sur le plancher », précise-t-il.

Puis, le nom. Les affiches Liquidaprix remplacent celles de Bougon Liquidation. « Mon oncle a toujours cherché à se démarquer comme entrepreneur. C’était pour faire parler de lui qu’il avait choisi le nom de Bougon. C’était au moment où la série passait à la télévision. Ça avait beaucoup fait jaser à l’époque, raconte Francis Leclerc. C’était une bonne idée au départ, mais le nom a moins bien vieilli. »

« Il y a six mois, on a fait un sondage auprès des clients pour évaluer si c’était une bonne idée de changer de nom, poursuit-il. Près de 70% des personnes étaient en faveur d’un changement de nom. Ça nous a rassurés dans le processus. On a fait plusieurs essais avant d’en arriver à Liquidaprix. Je pense que c’est un bon nom et on conserve les mêmes couleurs. Ça vient aussi bien décrire ce qu’est le commerce. »

Il fallait aussi que le nom de domaine associé sur le web soit disponible, car l’entrepreneur avait en tête de mettre sur pied un site web transactionnel. « C’est une nouvelle expérience pour nous. On va voir comment ça va, ce que ça implique comme gestion et la réponse des clients. On souhaite aussi être plus présent sur le web et les médias sociaux. »

« Avec la montée des achats en ligne, des gens pensaient que les centres d’achat et les magasins étaient pour presque disparaître, fait-il remarquer. Je suis convaincu qu’on peut survivre, mais il faut encore se montrer pertinent en 2023. Pour notre part, je crois que notre pertinence tient en nos rabais. Mais c’est aussi par pertinence qu’on veut déployer un marketing sur les réseaux sociaux et se promouvoir davantage pour se faire connaître à un plus large public. »

Du Purel à la tonne!

La gestion d’un magasin de liquidation vient aussi avec ses défis, dont le peu de contrôle sur les produits à écouler qui sont, notamment, des retours ou des invendus d’autres commerces. Francis Leclerc raconte entre autres s’être retrouvé avec de grandes quantités de désinfectant à main à vendre à une étape de la pandémie où les gens n’en demandaient plus.

« Il y avait eu trop de production de Purel. J’en avais tellement! J’en ai donné à des organismes et d’autres personnes… Ça prenait de la place dans l’entrepôt! L’approvisionnement d’un magasin comme le nôtre est un défi. Les gens ne réalisent pas nécessairement à quel point c’est un gros défi de gestion. »

Une histoire de famille

Lorsqu’il a acquis le magasin en 2021, sa conjointe donnait naissance à leur premier enfant. Et leur deuxième enfant est né il y a quelques semaines, alors que le couple s’apprêtait à changer le nom du commerce et à lancer le site web.

« C’est une entreprise familiale depuis les débuts. D’ailleurs, deux de mes tantes travaillent pour moi aujourd’hui. D’autres fois, ma mère vient donner un coup de main. Ça a commencé par la famille et ça se poursuit », conclut Francis Leclerc.