Yolaine Masse, l’«entrepreneure-porteuse»

PARCOURS D’ENTREPRENEUR. Yolaine Masse aime donner naissance à des entreprises, plus que de les développer et les gérer ensuite. 

«J’ai besoin de l’adrénaline du lancement. J’aime mettre des bébés au monde. Quand il est là et viable, je me dis qu’il y a peut-être quelqu’un de meilleur que moi pour finir de l’élever. Je suis un peu une entrepreneure-porteuse. Si je suis dans un projet et que je ne vois pas les projets qui suivent, ça va me déranger», explique Yolaine Masse, fondatrice de Juste des bulles, une agence d’importation de champagnes et de vins mousseux.

Sa vie d’entrepreneure a commencé lorsqu’elle a fait l’acquisition d’un restaurant à Montréal. Elle l’a développé pendant trois ans et a fait tripler le chiffre d’affaires avant de le vendre.

Yolaine Masse a ensuite mis sur pied deux boutiques Mademoiselle Pinky, une à Montréal et une sur la rive-sud. Il s’agissait d’une boutique de cadeaux à l’avant et d’une salle de fête pour enfants à l’arrière. Mais gérer une boutique a fini par l’ennuyer. C’est là qu’elle a déménagé à Trois-Rivières et a postulé pour devenir directrice générale de Tourisme Trois-Rivières au sein d’IDÉ Trois-Rivières. Elle a occupé ce poste pendant six ans.

«J’ai eu envie de revenir à moi, à ce qui me ressemblait. Alors qu’on en discutait, José-Pierre Durand, du Poivre Noir, m’a demandé: «Qu’est-ce que tu aimes?». J’ai répondu à la blague qu’avec mes amies, on s’était dit qu’on deviendrait des importatrices de champagne pour boire les profits. Juste des bulles. Il m’a dit que je ne devrais peut-être pas attendre la retraite, de me monter un plan solide et des prévisions budgétaires», raconte Mme Masse, qui ne s’en cache pas: elle est passionnée par les champagnes et vins mousseux.

Elle a fait des téléphones, monté son budget, s’est informée auprès de la SAQ. En octobre dernier, elle savait qu’elle tenait un concept. «Quand j’ai vu que c’était viable, je me suis fait peur. Mais c’était une crainte positive. Je pense que c’est l’ultimatum de devoir prendre une décision qui fait peur», souligne celle qui a obtenu son numéro d’agent en janvier.

Yolaine Masse dispose déjà d’un porte-folio riche d’une vingtaine de produits. En plus de l’importation, Mme Masse développe des événements et des voyages autour de ses produits et tient également une boutique en ligne.

SAQ

Yolaine Masse a eu à travailler sa patience au cours de la dernière année. Tout n’allait pas aussi vite qu’elle l’aurait voulu avec la SAQ.

«La patience, c’est mon grand défaut. Je vous que tout aille plus vite que la machine», confie celle qui compte notamment le Ritz Carlton, le Club de golf Le Mirage, Le Poivre Noir et l’Auberge Godefroy parmi ses clients.

Comme la SAQ détient le monopole de la vente d’alcool au Québec, Yolaine Masse doit se plier à certaines règles bien précises. «Tout l’alcool doit être acheté et venu par la SAQ. Par exemple, si je représente une marque de champagne, je dois demander à la SAQ de me commander 20 caisses. La SAQ envoie le bon de commande. Ensuite, ça prend environ trois mois avant que les caisses n’arrivent. Là, il faut garantir 100% du stock, c’est-à-dire que je dois payer d’avance les commandes», détaille-t-elle.

«J’ai toujours peur d’être en rupture de stock en raison du délai. En même temps, je voudrais développer plus et plus vite, mais j’ai cette limite que m’impose aussi mon budget. Je ne peux pas trop entreposer de caisses non plus, car j’ai une limite de temps pour les vendre. Mon défi, c’est maintenant de bien connaître les produits, lesquels sortent bien et connaître les habitudes de mes clients pour mieux gérer les stocks.»

Cela ne l’empêche pas d’avoir d’autres projets en tête pour développer <@Ri>Juste des bulles<@$p>. Yolaine Masse souhaiterait notamment adapter un concept européen pour son volet événementiel. Elle en parle avec des étoiles dans les yeux, mais impossible d’en savoir plus pour l’instant…!

Son conseil à un jeune entrepreneur

«Tu n’as rien à perdre. Et si ça ne marche pas, tu fais autre chose. Je dirais qu’il faut toujours s’assurer d’avoir en tête un plan A, mais aussi des plans B, C, D, E… Ne pas rester collé sur son premier plan, parce que c’est sûr que ça n’arrivera pas. Il faut être créatif et bien s’entourer.»