Des voûtes faites à la main à Trois-Rivières
ENTREPRENEURIAT. Une entreprise trifluvienne qui œuvre dans le domaine funéraire se spécialise dans la conception de voûtes haut de gamme faites entièrement à la main. Un produit autrefois commun qui est maintenant synonyme de luxe.
C’est dans leurs locaux du secteur Cap-de-la-Madeleine que les cinq employés de Voûtes d’acier FJF inc. transforment de simples feuilles de métal en contenants étanches. Et pour ce faire, ils utilisent uniquement des matériaux canadiens.
Les produits de l’entreprise sont tous conçus d’acier, à l’exception d’un seul qui est fait de cuivre. Ils sont vendus un peu partout à travers le Canada, et même aux États-Unis. «Les gens se procurent des voûtes pour différentes raisons, indique le propriétaire de Voûtes d’acier FJF inc., Alexandre Chauvette. Ça peut être pour conserver l’intégrité du contenu ou pour éviter un affaissement du sol.»
«Quand plusieurs personnes sont enterrées dans un même lot dans une courte période de temps, il est suggéré d’avoir des voûtes pour les tombes les plus creuses parce que le sol n’a pas le temps de se solidifier comme il faut. Ça aide à la stabilité du sol, explique ce dernier. Nos produits sont aussi beaucoup utilisés dans des endroits où il y a beaucoup d’eau comme à Terre-Neuve.»
L’entreprise trifluvienne offre aussi des produits de rapatriement, soit des voûtes munies d’une vitre. «Il y a beaucoup d’immigrants au pays et quand ils décèdent, plusieurs sont rapatriés, soutient M. Chauvette. Avec la vitre, les corps peuvent être facilement identifiés aux douanes.»
«Pour le transport en avion, on fait des caissons dans différentes grandeurs et aussi du sur mesure, ajoute ce dernier. Ça comprend un contenant d’étanchéité à l’intérieur et une boîte en acier à l’extérieur. On a des conditions à respecter. Par exemple, il faut que la boîte soit vissée et étanche puisque le défunt fait le voyage dans la soute de l’avion.»
Les étapes de production
Faire une voûte nécessite environ une heure de travail. L’entreprise reçoit d’abord la matière première, c’est-à-dire les feuilles d’acier. «Ensuite, on fait la forme et l’assemblage, mentionne M. Chauvette. Après, c’est la peinture. Il faut trois couches de peinture différentes. Quand c’est terminé, on fait le joint d’étanchéité, puis l’emballage et la mise en marché.»
Les produits fabriqués chez Voûtes d’acier FJF inc. ne sont pas vendus directement aux particuliers. L’entreprise est chapeautée par la Corporation des thanatologues du Québec et se doit de respecter plusieurs lois. «Je vends à des distributeurs funéraires seulement, précise le propriétaire. Il y a huit distributeurs importants au Québec. Ce sont eux qui vendent aux salons funéraires.»
Nouvelle entreprise, nouveau métier
Voûtes d’acier FJF inc. existe depuis 1973, mais Alexandre Chauvette en est le propriétaire depuis maintenant un peu plus de 10 ans. «J’étais machiniste chez Marmen. J’avais 7 ans d’expérience et je voulais amener ma carrière à un autre niveau, raconte-t-il. J’ai su par un ami que le propriétaire de l’entreprise à l’époque n’avait pas de relève.»
«Ce qui m’attirait dans cette entreprise, c’était de travailler le métal, poursuit-il. C’était un domaine qui m’était inconnu. En faisant l’acquisition de l’entreprise, j’ai appris de nouvelles choses comme la soudure.» De fil en aiguille, M. Chauvette a perfectionné ses techniques pour travailler l’acier. Et depuis trois ans, il diversifie l’offre de sa compagnie en réalisant des contrats dans le secteur industriel.
Les produits de l’entreprise
- La voûte faite uniquement de cuivre, qui peut servir au rapatriement des corps et pour les cryptes funéraires.
- La voûte scellée à l’air dont le procédé de fermeture hermétique rend impossible l’infiltration d’eau à l’intérieur du caveau.
- La voûte avec ou sans vitre qui protège le défunt contre les perturbations naturelles du sol, la circulation d’eau souterraine, les insectes et le vandalisme. Elle prévient aussi l’affaissement du sol causé par la machinerie lourde circulant sur le terrain des cimetières.
- La voûte d’urne qui peut contenir plusieurs urnes même si celles-ci ne sont pas mises sous terre au même moment.