Vivre au salaire minimum… ou l’art de respecter son budget
Le 1er mai dernier, le salaire minimum a subi une hausse de 0,25$ au Québec, passant ainsi de 9,90$ à 10,15$ de l’heure. L’équipe rédactionnelle de TC Média dans la région a alors eu l’idée de démystifier cette réalité. Voici le compte-rendu de la journaliste Audrey Leblanc.
C’est avec une bonne dose d’inquiétude que j’ai accepté de quitter le confort de mon quotidien pour vivre au salaire minimum pendant un mois.
Je n’avais même pas complété une première journée que je craignais déjà de ne pas arriver à la fin du mois parmi les études, le travail à temps partiel, l’appartement, la voiture et les loisirs.
Je vous entends déjà me dire qu’un mois, ce n’est pas si long que ça. Je vous aurais probablement dit la même chose auparavant, mais je peux vous garantir que les solutions se font rares lorsqu’il s’agit de changer ses habitudes de vie.
Quoi qu’il en soit, il fallait bien que je me rende à l’évidence: fini les repas au restaurant à l’improviste et les sorties sur un coup de tête. Bon… Ce ne fut pas une réussite la première semaine, j’en conviens, mais l’intention y était.
J’aurai au moins appris une chose: il est difficile de s’en tenir au strict minimum et de respecter à la lettre un budget qui ne permet aucune fantaisie. Toutefois, ce fameux budget demeure la clé. Du moins, il l’a été pour moi.
L’importance de faire un budget
Voilà pourquoi après une première semaine désastreuse, j’ai fait appel aux services du Centre d’intervention budgétaire et sociale de la Mauricie (CIBES). Je dois dire que j’ai reçu un remarquable coup de main de leur part, ce qui m’a aidée à dresser un portrait représentatif de ma nouvelle situation financière.
Après un peu plus d’une heure passée en compagnie de Monique Émond, intervenante au Centre, je savais au moins une chose: il ne me resterait pas plus de 20$ dans mes poches à la fin du mois pour mes loisirs et les imprévus. Malgré tout, je me sentais plus confiante et mieux outillée pour vivre cette aventure.
Non seulement cette rencontre m’a été utile pour bien planifier mes finances, mais elle m’a aussi sensibilisée face à cette situation qui est réellement vécue chez plusieurs d’entre nous. C’est un art que d’être capable de faire un maximum de choses avec un minimum de moyens. Et c’est pourquoi je lève mon chapeau à tous ces gens qui y parviennent.
L’art de résister à la tentation
J’ai donc repris la route en essayant de me convaincre que j’allais être capable de ne pas succomber à la tentation d’un petit souper au restaurant entre amis ou d’une sortie improvisée en amoureux.
Je vous mentirais si je vous disais que je n’ai pas trouvé le temps long par moments. Les choses les plus banales, comme rendre visite à mes parents, soulevaient des interrogations à savoir si j’allais ou non avoir assez de sous pour faire le trajet sans manquer d’essence et sans nuire à mon budget.
Somme toute, je suis passée au travers du mois en me débrouillant tant bien que mal. Plus un rond en poche à la toute fin, j’étais tout de même contente de pouvoir me dire «mission accomplie!».