Violences faites aux femmes: des groupes de femmes interpellent les députés de la région
Dans le cadre des 12 jours d’action contre les violences faites aux femmes, le comité régional de la Marche mondiale des femmes de la Table de concertation du mouvement des femmes de la Mauricie (TCMFM) et des groupes de femmes ont interpellé les députés pour demander au gouvernement de reconnaître qu’il existe des systèmes qui engendrent des violences envers les femmes.
« On peut penser au système patriarcal, au système capitaliste qui valorise la productivité et la consommation, le racisme et plusieurs autres. Quand on se retrouve dans ces systèmes, il y a des discriminations et des inégalités qui amènent les femmes à vivre différents types de violence, affirme Joanne Blais, directrice de la TCMFM. On veut que le gouvernement prenne des mesures pour répondre aux besoins des femmes. On sait qu’ils ont investi dans les dernières années, mais on n’arrive pas à répondre aux besoins. Trop de femmes attendent pour des services. »
Elle mentionne aussi que le contexte de précarité économique contribue à aggraver la situation pour plusieurs femmes, notamment celles qui sont en maison d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale et qui n’arrivent pas à se trouver un nouveau logis en raison de la crise du logement.
Le rehaussement du financement des organismes qui interviennent auprès des femmes victimes de violence pourrait permettre de réduire les obstacles d’accès aux services et permettre une offre de services spécialisée directement dans les organismes, par exemple, des services psychologiques, ajoute la TCMFM.
C’est d’ailleurs un enjeu au CALACS de Trois-Rivières qui constate un important manque d’accès à des services en psychologie.
« Il y a un grand manque au Québec. On accompagne les femmes pour tout ce qui concerne la Loi visant à aider les personnes victimes d’infractions criminelles (IVAC), mais elles n’arrivent pas à trouver des professionnels ensuite. Donc on les garde dans nos services pour qu’elles aient un filet de sécurité, mais ce sont des femmes qui pourraient normalement être référées en psychologie au CIUSSS », souligne Marie-Soleil Desrosiers, intervenante au CALACS de Trois-Rivières.
« En Mauricie, on constate une hausse des demandes de victimes ayant subi une agression récente, ainsi qu’une hausse de victimes âgées de 12 à 17 ans », enchaîne Marie-Eve Lajoie, directrice du CALACS Entraid’Action.
La TCMFM rappelle également que le rapport de recherche Les femmes à la croisée des oppressions en contexte de violence conjugale : Obstacles et pistes d’amélioration dans l’accès et l’utilisation des services en Mauricie et dans les communauté Atikamekw fait état de plusieurs obstacles auxquels se buttent les femmes dans l’accès et l’utilisation des services existants. Le rapport met en lumière, entre autres, le manque de continuité dans les services, les longs délais afin d’avoir accès aux services et ressources, les difficultés d’accès aux services psychologiques, à l’aide juridique, etc.