Violence conjugale: une initiative mauricienne prend de l’ampleur
SANTÉ. La semaine dernière avait lieu l’assemblée de fondation du Carrefour sécurité en violence conjugale. «Après avoir porté ce projet pilote pour améliorer la sécurité des victimes de violence conjugale pendant plusieurs années, c’est avec beaucoup d’enthousiasme que je le vois devenir un organisme autonome, prêt à poursuivre son déploiement à travers le Québec», affirme madame Denise Tremblay, directrice de La Séjournelle.
En effet, le modèle d’actions intersectorielles axé sur la sécurité des victimes de violence conjugale et de leurs proches a d’abord été expérimenté à Shawinigan, avec plusieurs partenaires régionaux et provinciaux, tels l’Accord Mauricie, la Direction régionale des services correctionnels, la Commission québécoise des libérations conditionnelles, le Bureau des procureurs aux poursuites criminelles et pénales, le Centre d’aide aux victimes d’actes criminels et trois postes de la Sûreté du Québec.
Il a ensuite été implanté à Trois-Rivières, puis récemment à La Tuque. Avec le soutien de professeurs de l’Université du Québec à Trois-Rivières, l’outil d’évaluation du niveau de compromission de la sécurité a pu être validé et une recherche exploratoire a démontré les effets positifs de la collaboration des partenaires sur le sentiment de sécurité des victimes.
«L’implantation en cours dans Charlevoix constitue la première étape du déploiement provincial envisagé par le Carrefour sécurité en violence conjugale. Les homicides conjugaux et intrafamiliaux qu’a connu le Québec ces dernières semaines montrent la nécessité d’initiatives comme celles du Carrefour pour prévenir de tels drames», souligne madame Louise Riendeau, du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale.
En effet, comme le mentionnait le Comité d’expert sur les homicides intrafamiliaux, pour soutenir les professionnels qui doivent prendre des décisions rapides dans des situations à haut risque «il importe que les intervenants puissent estimer le potentiel de dangerosité le plus rapidement possible. Pour ce faire, ils doivent bien maîtriser les outils d’évaluation du risque pour pouvoir évaluer adéquatement les situations. Un repérage précoce des éléments de risque permet ainsi d’approfondir l’évaluation en allant chercher un maximum d’informations. Ensuite, la concertation de tous les partenaires concernés est un élément clé dans la prévention des homicides intrafamiliaux.»
C’est exactement ce que propose le Carrefour sécurité en violence conjugale qui a remis hier, trois mentions d’honneur à madame Claire Morin de la Commission québécoise des libérations conditionnelles, à madame Nancy Corriveau de la direction régionale des services correctionnels – Établissement de détention de Trois-Rivières et à madame Josée Trudel, du Centre de santé et de services sociaux de Trois-Rivières pour leur contribution à l’application et au développement du Modèle du CSVC dans leur organisation.
Élu dans le cadre de cette assemblée, le nouveau conseil d’administration du CSVC est composé de mesdames Denise Tremblay de la maison La Séjournelle, Louise Riendeau du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale, Synda Ben Affana de l’Université du Québec à Trois-Rivières, Julie Colbert de Centraide Mauricie, Deicy Mezquita Ortiz de la maison La Montée à La Malbaie, de madame Nadine Ducharme, représentante de la communauté et de monsieur Daniel Bellemare de Maison Radisson.
Deux autres personnes compléteront sous peu le conseil, dont le premier défi sera de doter le Carrefour des ressources nécessaires pour poursuivre son implantation sur d’autres territoires. (J.C.)
Source: Carrefour sécurité en violence conjugale (CSVC)