Violence conjugale : la police veut sensibiliser les ados

La police de Trois-Rivières travaille à la mise en place d’un programme de sensibilisation à la violence conjugale. Destiné aux adolescents, ce programme vise à prévenir ce type de violence.

«C’est une réelle préoccupation pour nous, soutient le porte-parole de la police de Trois-Rivières, Luc Mongrain. Quand on regarde les chiffres de notre dernier rapport annuel, on constate une hausse des signalements de violence conjugale. Et avec la pandémie, on s’attend à des chiffres élevés pour l’année 2020.»

Dans son bilan 2019, la police de Trois-Rivières recense une hausse de 9 % des crimes contre la personne par rapport à l’année précédente. Ce sont 126 dossiers de plus qui ont été compilés. Les infractions liées à la violence conjugale représentent 40 des 126 événements supplémentaires.

«C’est un enjeu de taille et c’est pourquoi on veut travailler en amont, indique M. Mongrain. Quand ce sera possible, on ira dans les écoles secondaires pour parler de la violence conjugale. On veut que les adolescents soient en mesure de reconnaître ce que c’est et de mettre des mots sur ces gestes.»

«C’est important qu’il y ait une prise de conscience au secondaire parce que c’est à cet âge souvent qu’on commence à avoir les premiers chums et les premières blondes, poursuit M. Mongrain. C’est important de travailler en amont pour éviter que les statistiques continuent d’augmenter.»

Les présentations aux élèves comporteront des mises en contexte en lien avec leur réalité. «Par exemple, si ton chum te demande de voir le contenu de ton téléphone pour savoir avec qui tu parles, c’est non, rappelle M. Mongrain. Ça peut sembler anodin pour certaines personnes, mais ce sont de petits gestes auxquels il faut porter attention. La violence conjugale, ça se fait aussi de façon verbale et psychologique. On va démystifier tout ça avec eux.»

Appel à la vigilance citoyenne

Par ailleurs, la police de Trois-Rivières fait appel à la vigilance des citoyens en ces temps de pandémie. Avec le confinement, certaines situations de violence faites aux femmes et aux enfants sont susceptibles de passer sous le radar.

«En confinement, le problème, c’est qu’il y a moins de dénonciations, affirme le porte-parole de la police de Trois-Rivières. Souvent, ce sont les collègues de travail qui s’aperçoivent que ça ne va pas et qui font des signalements. Depuis le début de la pandémie, on mise sur la vigilance des voisins. On demande aux gens d’être à l’affût et d’appeler s’ils ont des raisons de croire que quelqu’un est victime de violence conjugale.»

«Quand on reçoit un appel de cette nature, on se déplace pour aller voir ce qui se passe, poursuit M. Mongrain. Si la personne ne veut pas ouvrir la porte ou si on n’a pas de réponse, on peut tout de même ouvrir la porte si on a des raisons de croire que quelqu’un est violenté ou en danger.»

La police de Trois-Rivières invite les citoyens à ne pas hésiter à signaler toute situation de violence. Pour dénoncer : 819 691-2929.