Vers une école durable et bio à Trois-Rivières
ÉDUCATION. Depuis quelques mois, l’entrepreneure Karrine Sévigny élabore un projet d’école autosuffisante produisant son électricité, ses légumes et comportant un volet animalier. Cette initiative pourrait se réaliser à Trois-Rivières d’ici trois ans.
Le modèle imaginé par Mme Sévigny en est un de pédagogie intégrée où il existe une jonction entre les cours magistraux et la théorie appliquée. «Le potager urbain quatre saisons et le volet animalier seraient gérés dans le cadre de projets, explique l’entrepreneure. C’est de prendre la pédagogie traditionnelle et l’inclure dans une pédagogie plus complète.»
«Par exemple, le potager serait cultivé et les récoltes serviraient à des ateliers culinaires, ajoute-t-elle. Ça pourrait aussi être la création d’un jeu vidéo dont la musique serait faite par d’autres élèves. C’est de donner à l’enfant le goût d’aller plus loin. Je souhaite qu’il y ait un système d’autocorrection pour que les enfants puissent se corriger eux-mêmes et apprendre en le faisant.»
Selon la vision de Mme Sévigny, les projets seraient créés en fonction des besoins de l’école. De plus, des bureaux permettraient aux enfants de travailler debout. L’instigatrice du projet a même déjà ciblé un terrain vague près de l’Université du Québec à Trois-Rivières où pourrait être construite l’école. Il est important pour elle que le bâtiment ait un caractère écologique et que l’accent soit mis sur l’efficacité énergétique.
«Des élèves de préscolaire, primaire et secondaire pourraient être dans la même bâtisse, indique-t-elle. L’idée, c’est de permettre une belle continuité dans le cheminement de l’enfant. Il y aurait un ilot central qui permettrait aux différents niveaux de communiquer.»
65 000 $ à amasser
Le plan d’affaire étant fait, des démarches auprès du gouvernement devront être entreprises pour que l’école puisse voir le jour. Mais avant toute chose, un montant de 65 000 $ amasser. Parmi les moyens entrepris pour atteindre cet objectif, une campagne de financement chapeautée par La Ruche Mauricie est en cours et prendra fin en septembre. Plusieurs activités de financement sont aussi au programme.
«J’ai besoin de la communauté pour ce projet collectif, mentionne Mme Sévigny. Ce projet-là ne m’appartient pas. C’est une coopérative de solidarité. Le nom de l’école sera choisi par les membres et les décisions seront aussi prises par eux. Les enfants qui fréquenteront l’école seront membres eux aussi. Ils auront leur mot à dire.»
Idéalement, l’ouverture de l’école se ferait dans un horizon de trois ans, en fonction des délais pour l’obtention des différents permis. «Si je n’amasse que 10 % de mon objectif, ce n’est pas rien pour moi. Je vais quand même pouvoir investir cet argent-là dans une école qui a des projets ou des valeurs semblables. Mon temps et mes efforts ne seront pas perdus», tient à préciser l’entrepreneure.
Pour suivre le projet ou pour s’y impliquer, les gens sont invités à suivre la page Facebook «École autosuffisante Coopérative de solidarité».