Vaincre la maladie grâce à la chirurgie bariatrique

TÉMOIGNAGE. Il y a 10 ans, le maire de Saint-Narcisse, Guy Veillette, subissait une chirurgie bariatrique. Et contrairement à bien des gens, ce n’est pas la perte de poids qui l’a motivé à passer sous le bistouri.

C’est qu’au début de la quarantaine, en l’espace d’environ huit mois, il a reçu trois diagnostics qui l’ont ébranlé : haute pression, cholestérol et diabète. Condamné à prendre plusieurs médicaments par jour pour le reste de sa vie, la chirurgie bariatrique s’est avérée une façon de renverser la vapeur.

«À mon amplitude maximale, je suis monté à 350 lb, raconte M. Veillette. J’ai toujours été actif. Je bougeais, mais on dirait qu’il y avait quelque chose qui ne fonctionnait pas, je prenais de l’amplitude. Ça ne m’empêchait pas de vivre, d’avoir une vie sociale et d’être en couple. Je n’étais pas isolé ni en dépression chez moi à cause de mon poids. C’est vraiment le bagage médical qui me préoccupait.»

Puis, un jour, sa sœur lui annonce qu’elle s’est inscrite pour une chirurgie bariatrique. Ne sachant pas ce que c’était au départ, il s’est renseigné sur le sujet et a finalement mis sur nom sur la liste d’attente.

«C’était en 2004, se souvient-il. J’ai attendu 2 ans et demi avant d’avoir la chirurgie. On m’avait dit que la chirurgie allait régler mon problème de diabète, de haute pression et de cholestérol. C’était ça, ma motivation. Je pouvais perdre du poids de façon importante, mais ce n’était pas important pour moi. Je voulais arrêter de me mettre du chimique dans le corps. Je ne voulais pas faire d’infarctus non plus.»

Le jour J

Guy Veillette a été opéré le 27 avril 2007, tôt en matinée. Après une semaine passée à l’hôpital, il a entrepris trois mois de convalescence. Durant cette période, il est passé de 325 lb à 200 lb, ce qui représente une perte de poids de 125 lb. Mais là n’était pas sa plus grande victoire.

«En entrant à l’hôpital, j’avais tous mes médicaments. Et au lendemain de l’opération, je ne faisais plus de cholestérol ni de haute pression. Environ deux semaines après l’opération, je n’avais plus de médicaments pour le diabète», dit-il.  

En contrepartie, ce dernier doit prendre des vitamines. «On m’a enlevé une partie de l’intestin et ça a fait en sorte que les aliments sont moins bien assimilés par l’organisme, explique-t-il. Les vitamines viennent compenser cette perte-là. Il faut que je les prenne pour ne pas avoir de carences. C’est le seul inconvénient. Mais pour moi, c’est différent parce que je prends des vitamines pour préserver ma santé au lieu de prendre des médicaments pour combattre la maladie.»

Une question d’équilibre

Depuis son opération, M. Veillette n’a pas changé drastiquement son mode de vie. Selon lui, tout est une question d’équilibre. Il admet d’ailleurs avoir encore la dent sucrée. «Je ne surveille pas mes quantités. Je ne me prive pas sur rien, mais j’essaie d’avoir un meilleur équilibre et d’intégrer de nouvelles choses à mon alimentation de temps en temps. Ces dernières années, j’ai repris un peu de poids. J’ai dû reprendre 30 lb en 10 ans, alors je fais un peu plus d’exercice pour vieillir en santé.»

L’été dernier, il a couru son premier 5 kilomètres dans le cadre des Courses du p’tit Shérif à Saint-Tite. Puis, cet hiver, il a marché un minimum de 2,5 kilomètres tous les jours. «Je suis loin d’être un athlète, mais le sport m’a appris la persévérance, la capacité de focaliser sur le moment présent et la capacité de maintenir un objectif. Je découvre plein de choses sur moi en lien avec l’activité physique et je n’aurais jamais pensé ça.»

À 54 ans, Guy Veillette sent qu’il a plus d’énergie qu’auparavant. Lui qui a dû prendre des médicaments pendant 7 ans avant sa chirurgie sait à quel point la santé est quelque chose de précieux. Et c’est pourquoi il en profite maintenant au maximum.