UQTR: Nadia Ghazzali blâmée pour sa gestion
UQTR. La Vérificatrice générale, Guylaine Leclerc, a déposé mercredi matin un rapport accablant sur la gestion de l’Université du Québec à Trois-Rivières. La rectrice Nadia Ghazzali est blâmée pour sa gestion.
Le rapport ne soulève aucun scandale financier ni élément de corruption. Ce qui est pointé du doigt, c’est la façon de gérer l’établissement scolaire. Voici les principaux constats de la vérificatrice:
– Des étapes clés liées à la saine gestion de projets immobiliers n’ont pas été suivies par l’UQTR pour des projets importants réalisés ces dernières années. Ceux-ci ont été lancés sans qu’un plan d’affaires complet soit élaboré et présenté au conseil d’administration. De plus, ils n’ont pas fait l’objet d’un suivi régulier auprès du conseil et n’ont pas toujours obtenu les autorisations nécessaires.
– La gestion par l’UQTR du projet de campus à Drummondville présente des déficiences. D’abord, celle-ci n’a pas justifié adéquatement le besoin d’un campus de cette envergure et n’a pas suffisamment pris en compte des risques importants liés à sa situation financière, au délai de réalisation du projet et à l’attribution des contrats. Ensuite, ses prévisions financières visant à démontrer l’équilibre financier du projet ne s’appuient pas sur des bases solides et la structure de gestion comporte des ambiguïtés quant à la responsabilité de la maîtrise d’œuvre du projet.
– L’UQTR n’a pas toujours respecté la réglementation et les saines pratiques de gestion lors de l’attribution et de la gestion de certains contrats de services professionnels. Elle a fractionné ses besoins en accordant simultanément à la même firme six contrats de gré à gré totalisant 266 000 dollars pour des services de même nature. En outre, lors d’un appel d’offres public ayant mené à l’attribution d’un contrat de 412 000 dollars, elle a accompli des actions qui n’ont pas favorisé le traitement équitable des concurrents.
– La rectrice n’a pas suivi toutes les saines pratiques de gestion pertinentes lors de la réorganisation administrative entreprise. De plus, le traitement d’un dossier éthique la concernant a comporté des manquements. Par ailleurs, des documents sont souvent présentés au conseil d’administration séance tenante et l’information est parfois incomplète.
Le rapport a été présenté mardi soir au conseil d’administration, selon ce que rapporte Yves Tousignant, président du C.A. de l’UQTR. «Les discussions ont surtout été axées sur la suite des choses. Il y aura une rencontre au mois de juin pour travailler sur le plan d’action», dit-il.
Les recommandations
Voici les recommandations de la Vérificatrice générale dans ce dossier :
– Veiller à ce que chaque projet immobilier fasse l’objet d’un plan d’affaires, basé sur de l’information complète et fiable, qui présente clairement chacun des éléments nécessaires.
– Obtenir les autorisations nécessaires auprès des instances concernées avant d’engager des dépenses relatives à un projet immobilier ou d’y apporter des changements significatifs, et avoir la confirmation du financement des partenaires, le cas échéant.
– Exercer un suivi rigoureux de chaque projet immobilier et en rendre compte régulièrement et en temps opportun aux instances concernées, sur la base d’une information complète et fiable, en mettant l’accent sur l’évaluation et la gestion des risques ainsi que sur le respect du budget et de l’échéancier.
– Respecter la réglementation lors de l’attribution des contrats.
– Appliquer les bonnes pratiques en matière de planification et de mise en œuvre d’un projet de réorganisation administrative afin de favoriser sa réussite et de minimiser les répercussions négatives sur l’organisation.
– S’assurer que les dirigeants et les membres du conseil d’administration respectent la réglementation, agissent de manière conforme aux règles d’éthique et ne se placent pas en situation de conflit d’intérêts.
– Transmettre au conseil d’administration une information complète et fiable en temps opportun et veiller à ce que ses demandes et ses décisions fassent l’objet d’un suivi rigoureux.
– Préciser la nature des contrôles qu’elle doit exercer sur les activités de ses constituantes et appliquer ceux-ci rigoureusement. Recommandations au ministère de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
– Donner une suite appropriée aux diverses recommandations qui ont été formulées au cours des dernières années, notamment à celles concernant la composition (nombre de membres internes et externes, profil de compétence, etc.), la nomination des membres, le fonctionnement et les responsabilités des conseils d’administration, afin d’améliorer la gouvernance des universités.
– Encadrer adéquatement l’offre de services universitaires, notamment à l’égard de la délocalisation des activités des universités.
À lire aussi : UQTR: blâmée pour sa gestion, la rectrice se défend