UQTR : le lock-out se poursuit

ÉDUCATION. Le lock-out n’est toujours pas levé à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), et ce, malgré le délai de 48 heures donné par la ministre David vendredi dernier. Le recteur Daniel McMahon a plutôt lancé la balle au Syndicat des professeurs lors d’un point de presse très attendu, qui s’est tenu lundi avant-midi.

«Le lock-out sera levé si M. Biskri décide de le lever», a lancé le recteur en parlant du président du Syndicat des professeurs de l’UQTR, Ismaïl Biskri. M. McMahon estime avoir fait une proposition au Syndicat qui permettra de mettre fin au conflit.

«De notre point de vue, l’offre globale transmise la semaine dernière a été faite en toute légalité, affirme M. McMahon. Après avoir reçu une proposition de la part du Syndicat encore ce matin, j’ai acheminé au président du Syndicat, M. Biskri, une proposition conforme à la volonté du CA qui aura pour effet de lever le lock-out. J’ai ainsi offert à M. Biskri la clé pour lever le lock-out.»

Le Syndicat des professeurs de l’UQTR a réagi à l’annonce de ce matin en indiquant que la direction aurait pu mettre fin à la crise si elle l’avait désiré. «On a proposé de prolonger la convention collective d’un an», dit René Lesage, vice-président aux relations de travail et porte-parole du comité de négociation pour le syndicat.

«Le seul point sur lequel on n’était pas d’accord, c’est sur le boni de 1 000 $ remis au professeur à la signature du contrat, poursuit M. Lesage. On voulait que cette somme soit réinvestie dans l’université pour la recherche. On a fait des propositions à la direction et on n’a pas eu de réponse positive.»

Frédéric Thibault, président de l’AGE UQTR.

Quant à elle, l’Association générale des étudiants de l’UQTR (AGE UQTR) est déçue de la prise de position de la direction de l’université.

«Ça peut être considéré comme un moyen de pression, de renvoyer la balle dans le camp des professeurs», croit Frédéric Thibault, président de l’AGE UQTR. Ce dernier attend maintenant avec impatience la réaction de la ministre David.

Rappelons que l’AGE UQTR tiendra une assemblée générale extraordinaire demain, le 15 mai, à 17h afin que les membres se prononcent sur le lock-out.

Par ailleurs, le président du CA de l’UQTR, Robert Ricard, a profité du point de presse pour réitérer l’appui des membres du conseil d’administration au recteur de l’UQTR.

«Nous avons la volonté ferme d’assurer la pérennité de l’université. En conséquence, le conseil d’administration a réitéré son appui entier au recteur et à son équipe de direction. Puis, le CA lui a confié le mandat de prendre toute mesure ou décision qu’il estime nécessaire de prendre dans le cadre de la négociation du renouvellement de la convention collective des professeurs», a mentionné M. Ricard.

Hélène David «déçue»

Par le biais de sa page Facebook, la ministre de l’Enseignement supérieur, Hélène David, se dit «extrêmement déçue» du non-respect de l’ultimatum.

«Plusieurs développements sont survenus au cours des dernières heures. Actuellement, l’UQTR et le syndicat des professeurs tiennent respectivement des rencontres. À défaut d’entente, j’insiste fortement pour que les parties demandent l’arbitrage volontaire, permettant de ce fait de mettre fin au lock-out. Cela serait à l’avantage de toute la communauté universitaire, y compris les étudiants. Le temps presse», écrit-elle.

La CAQ demande une loi spéciale

La Coalition Avenir Québec (CAQ) demande au gouvernement de déposer un projet de loi spéciale pour forcer la levée du lock-out des professeurs de l’UQTR, considérant que l’ultimatum lancé vendredi dernier par la ministre de l’Enseignement supérieur a échoué.

«C’est absolument inconcevable que ce soient les étudiants qui écopent le plus de ce lock-out, et nous pouvons comprendre leur colère devant ce conflit qui perdure et qui affecte leur parcours scolaire. C’est pourquoi si le conflit perdure un autre 24 heures, nous offrons notre entière collaboration afin de faire adopter rapidement un projet de loi spécial  qui fera cesser cette situation», indique Donald Martel, porte-parole de la CAQ pour la région de la Mauricie.

La CAQ invite les autres partis d’opposition à collaborer aussi pour régler le différend par une loi spéciale qui mettrait fin au lock-out décrété par le conseil d’administration et la direction de l’UQTR le 2 mai.