UQTR : Des sages-femmes en devenir recherchent un domicile fixe

SOLIDARITÉ. Les étudiantes sages-femmes (ESF) du Baccalauréat de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) font appel à la solidarité de la population afin de devenir propriétaire d’une auberge autogérée et collective près du campus. Un projet audacieux qui offrira à ces sages-femmes en devenir un lieu d’hébergement fixe entre leurs nombreux déplacements, souvent coûteux, requis par leur programme.

Seule université québécoise à offrir le baccalauréat en pratique sage-femme, les étudiants viennent des quatre coins du Québec afin de suivre ce programme, dont la particularité est qu’il s’étale sur quatre ans et demi. Parmi ces neuf sessions, six se déroulent en milieu de stage dans l’une des 13 maisons de naissances au Québec, allant de Gatineau à Rimouski.

Les universitaires doivent cependant retourner à Trois-Rivières à l’occasion afin d’assister à des cours intensifs. Pour la plupart d’entre eux, il s’agit d’une situation complexe et très coûteuse. C’est le cas de l’instigatrice du projet, Sandra Choquet.

«Nous avons en moyenne trente ans et deux enfants. Être mobile est donc très difficile pour nous, avoue l’étudiante de troisième année. On ne peut pas déménager la famille le temps de deux sessions à tel endroit et dans un autre le mois d’après. Même s’il s’agit d’un choix personnel de retourner aux études, ce n’est pas tout le monde qui peut se permettre de payer pour trois lieux d’hébergements différents».

En résumé, elles sont pour la plupart sans domicile fixe durant quatre ans et vivent sur la route, entre le foyer familial, le campus et le lieu de stage, ajoute cette dernière.

Seize étudiantes ont donc décidé de former un comité, l’été dernier, pour représenter l’ensemble des ESF, soit environ 80. Elles se sont regroupées sous le nom de «L’Auberge autogérée des Étudiantes Sages-Femmes Québécoises (AAÉSFQ)».

L’organisme à but non lucratif recherche une maison à moins de quinze minutes à pied de l’UQTR et qui comportera entre cinq et huit chambres à coucher. Ce sont les premières années, donc à temps plein à Trois-Rivières, qui devront débourser la plus grande partie du loyer. Ceux à temps partiel pourront contribuer lorsqu’elles seront sur place.

«Tout ce dont nous avons besoin, c’est un endroit où dormir lorsque nous sommes de passage sur le campus entre nos différents stages. Un simple coin pour mettre notre sac de couchage nous conviendra. Ce sera également une opportunité d’échanger ensemble et de s’entraider en tant que future sage-femme», croit Sandra Choquet.

«Un projet audacieux, mais viable»

Le plan d’affaires en main et avec la certitude que leur projet est viable, la jeune femme est prête à passer à la prochaine étape, soit le financement de cette «folle aventure».

Pour une maison correspondant à tous leurs besoins, le prix estimé est de 160 000 $. Il leur faudra donc récolter 25 % de ce montant avant d’en faire l’acquisition pour la rentrée universitaire de septembre 2016.

Le comité d’étudiantes a déjà récolté près de 30 000 $ sur le 47 000 $ nécessaire. «On sollicite actuellement des entreprises trifluviennes, mais également des familles qui ont eu recours au service d’une sage-femme et donc, qui sont conscientisées à notre métier. Dons financiers et meubles, toute l’aide sera la bienvenue!», assure l’instigatrice.

La population est également invitée à faire un don via leur page Gofundme : https://www.gofundme.com/aaesfq. L’objectif fixé à 20 000 $ servira à compléter la mise de fonds pour l’achat de ce qui deviendra une auberge. Au moment d’écrire ces lignes, le projet AAESFQ avait déjà récolté 1 220 $.

L’Auberge en bref :

– Une grande pièce à aire ouverte pour réunions et autres activités

– De 5 à 8 chambres fermées pour les étudiantes à temps plein à Trois-Rivières

– Quelques chambres semi-privées pour les étudiantes à temps partiel

– Un grand sous-sol aménagé en dortoir pour les 60 étudiantes des semaines intensives

– Une pièce d’étude contenant des bibliothèques et livres de référence

– Une cuisine collective

– Possibilité de service de gardiennage pour les mamans étudiantes

– Plusieurs places de stationnements et vélos collectifs