Une Trifluvienne à la télé

Trifluvienne d’origine marocaine, Nadia Jenai est l’une des têtes d’affiche de la campagne publicitaire télévisée «Ensemble, nous sommes le Québec». Initiative du gouvernement du Québec, cette campagne valorise les relations interculturelles harmonieuses.

C’est en 1993 que Mme Jenai est arrivée à Trois-Rivières pour y entreprendre des études en génie industriel à l’Université du Québec à Trois-Rivières. Ingénieure depuis, elle travaille maintenant à Shawinigan chez Synapse électronique.

«J’ai étudié dans un collège canadien au Maroc et c’est ce qui m’a ouvert les portes vers le Québec, raconte Mme Jenai. Le programme était le même que celui qu’on offre ici, donc je n’avais pas besoin d’aller chercher une équivalence pour mon diplôme.»

Après deux ans d’études dans cette institution où la langue parlée est le français, Mme Jenai a décroché son diplôme. Elle a alors pris la décision de venir s’installer à Trois-Rivières pour y faire des études universitaires.

«J’aimais le fait que ce soit une plus petite ville tout en français, dit-elle. Quand je suis arrivée ici, c’était parfait. Je ne me sentais pas perdue. Je me suis donné une chance de m’adapter plus facilement et plus rapidement. Après, j’ai découvert Montréal et Québec. J’avais environ 21 ans quand je suis arrivée. J’étais seule, ma famille était restée là-bas.»

«Ce que j’ai ressenti en arrivant, c’est la joie, se souvient cette dernière. Ce qui m’a frappé le plus, c’est de me dire que tout est grand, qu’il y a de l’espace. La dimension, c’est vraiment la première image que j’ai eue. Je partais d’une petite place à un pays où il y a tellement d’espace.»

Devenir Québécoise

Nadia Jenai ne s’est jamais dit qu’elle devait s’intégrer à sa nouvelle culture. Cette intégration s’est plutôt faite naturellement, sans qu’elle n’y pense. «Je ne pensais pas à m’intégrer, ça s’est fait sans que je m’en rende compte, mentionne-t-elle. Je voulais travailler à tel et tel endroit, je voulais voir telle et telle chose et, au fil du temps, je me suis rendu compte que j’étais effectivement intégrée. Au début, tu te sens comme un invité et, tranquillement, tu ne l’es plus.»

Mme Jenai a pleinement pris conscience de son intégration quand elle est retournée au Maroc pour la toute première fois après son arrivée au Québec. «Ç’a pris trois ans avant que je retourne dans mon pays d’origine, indique-t-elle. Le regard que je portais sur ma culture et ma famille était différent. J’avais du plaisir à raconter comment c’est au Québec. Je leur ai fait découvrir les sandwichs aux œufs. Ils ont adoré ça. Ça n’existe pas au Maroc. Ma mère adore le pâté chinois aussi. C’est vraiment un partage de cultures.»

Pour Mme Jenai, vivre au Québec ne signifie pas effacer sa culture marocaine pour la remplacer par sa culture québécoise. Elle croit plutôt que ses deux cultures s’enrichissent mutuellement. «Mes parents ont cru en moi et m’ont fait le cadeau de m’aider pour mes études. J’ai fourni les efforts nécessaires pour décrocher mon diplôme et je vois que ma famille est fière de mon parcours et de ce que je suis devenue. Si mon parcours peut encourager ne serait-ce qu’une seule personne à faire le saut et venir ici, ce sera bien», conclut-elle.