Une travailleuse sociale collaborera avec les policiers
En 2018, la Direction de la police de Trois-Rivières a enregistré 800 appels impliquant des personnes ayant une problématique de santé mentale. C’est dans cette optique, et surtout parce que ce type d’appels est en constante augmentation, que la police de Trois-Rivières accueillera une travailleuse sociale dans ses rangs à compter de la mi-septembre.
Ce projet pilote de deux ans en collaboration avec le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec a pour but de mettre en commun les compétences respectives des policiers et de la travailleuse sociale lors de situations nécessitant une intervention psychosociale auprès des personnes en situation de vulnérabilité, en besoin de soutien et de protection ou susceptibles de comportements à risque.
C’est Marylène Ménard qui a été choisie pour cette tâche.
«L’important sera de travailler en équipe et de voir comment on peut retirer le meilleur de mon expertise et celle des policiers. On devra essayer de trouver des solutions innovantes et créatives, étant donné que beaucoup de choses ont été tentées. Ce sera de regarder tout ça d’un œil nouveau, d’évaluer jusqu’où on peut aller et de s’imprégner de la réalité de chacun. Il faudra assurément faire preuve d’adaptation», indique-t-elle.
Mme Ménard agira aussi auprès de la clientèle à la suite d’une intervention policière afin d’évaluer si des besoins de services psychosociaux de santé mentale, de dépendance ou autres sont nécessaires. Elle servira alors d’agente de liaison pour faciliter l’accès et la référence vers différentes ressources du réseau public et communautaire.
«Je pense que ça nous donnera aussi accès à une clientèle qui est plus difficile à rejoindre. C’est cette clientèle qu’on a plus de difficulté à arrimer dans nos services et à les y maintenir. Évidemment, il s’agira aussi de regarder avec la personne quels sont ses besoins et ce que nous avons à lui proposer, dans notre offre de services, pour que la situation s’améliore. Chaque petit changement fera une grande différence à la fin de ce projet», soutient Mme Ménard.
De son côté, la Direction de la police de Trois-Rivières (DPTR) a déjà outillé ses policiers pour intervenir dans de telles situations. Les agents qui reçoivent les appels ont reçu une formation en ce sens, un protocole de transmission a été mis sur pied et les policiers ont tous suivi une formation sur la désescalade visant à évaluer rapidement l’état psychologique d’une personne lors d’une intervention. Dans la foulée, la DPTR a aussi équipé ses policiers d’une arme à impulsion électrique.
Grâce à ce projet pilote, la police espère notamment réduire le temps des interventions impliquant des personnes en situation de vulnérabilité, car actuellement, ce type d’intervention dure en moyenne 1h40 par policier. «Parfois, les interventions se soldent par des arrestations, selon le contexte. Il faut se questionner: est-ce que la judiciarisation est la bonne solution pour ces personnes?», fait remarquer René Martin, directeur de police de Trois-Rivières.
«On espère que ça permettra d’adapter certaines de nos interventions et de trouver des solutions permanentes à des situations», ajoute-t-il.