Une subvention au Grand Prix soulève les passions au conseil municipal
La Ville de Trois-Rivières a accordé une subvention de 914 000$ au Grand Prix de Trois-Rivières afin de l’aider à présenter des courses automobiles en 2021. La résolution n’a pas fait l’unanimité, trois conseillers ayant décidé de s’opposer à l’octroi de cette subvention.
Les conseillers Claude Ferron, Pierre Montreuil et Denis Roy justifient leur vote contre l’octroi de cette subvention par l’enjeu de la lutte aux changements climatiques.
«J’ai un problème éthique à cautionner une subvention à un événement comme ça quand on est en pleine situation d’urgence climatique. La situation climatique est très réelle. Le Grand Prix n’est pas l’unique producteur de gaz à effet de serre, mais c’est un symbole. Pour moi, c’est important de commencer par là et c’est un questionnement qu’on devrait avoir pour tous nos événements», soutient Claude Ferron, conseiller du district des Rivières.
«Toutes les fois où on veut parler du Grand Prix, il y a une sorte de fin de non-recevoir parce que l’événement veut améliorer son image environnementale et on ressort l’argument économique. Avec le développement des enjeux climatiques et la Déclaration d’urgence climatique qu’on a signée, je dois voter contre», s’explique-t-il.
Pierre Montreuil, conseiller du district du Carmel, ne se voyait pas, non plus, appuyer l’octroi de cette subvention pour des raisons similaires : «Je ne me vois pas appuyer une pareille subvention à un organisme sans but lucratif qui fait la promotion de la vitesse». Son collègue Denis Roy, conseiller du district Marie-de-l’Incarnation, estime aussi qu’il «faut envoyer un message qu’un certain nombre d’élus est prêt à reconsidérer un droit acquis comme celui-là».
Les élus municipaux ont rappelé que le Grand Prix de Trois-Rivières avait amorcé une transition pour rendre l’événement plus vert, notamment en amenant des courses de véhicules électriques et avec des initiatives en matière de gestion des déchets.
«C’est un événement qui fait partie de l’ADN de Trois-Rivières, renchérit François Bélisle, «La Ville devait continuer à soutenir financièrement le Grand Prix de Trois-Rivières. C’est un événement phare sur le plan économique. Sur le plan environnemental, le Grand Prix a fait des efforts dans les dernières années, que ce soit avec leurs initiatives GP3Vert, la gestion des huiles et la présentation de courses de véhicules électriques», commente également le maire Jean Lamarche.
De son côté, Pierre-Luc Fortin, conseiller du district des Estacades, espère que cette discussion débouchera sur un débat sur la question du Grand Prix de Trois-Rivières et qu’il serait intéressant de prendre le pouls de la population sur cet enjeu.
Un rapport sur l’impact environnemental du Grand Prix de Trois-Rivières est attendu prochainement par le conseil municipal.
Dans le contexte de la pandémie, la gestion des subventions se fera comme en 2020 si l’événement devait être annulé. Par exemple, avec l’annulation du Grand Prix en 2020, l’organisation a remis le tiers de sa subvention à la Ville de Trois-Rivières.
«On ne veut pas détrousser des organisations qui ont besoin de cet argent. Il y a des frais fixes qui demeurent pour ces organisations, que leur événement ait lieu ou non. Elles ont des revenus autonomes également, mais en ce moment, elles sont en mode survie», conclut le maire.