Une recherche pour prévenir les comportements violents chez les hommes
VIOLENCE CONJUGALE. La professeure Suzanne Léveillée du Département de psychologie de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) entreprend une recherche de trois ans sur la violence conjugale.
Intitulé «Violence conjugale et séparation : intervenir pour diminuer le risque de comportements de plus en plus violents», cette étude permettra de développer une intervention pour aider les hommes à gérer leurs émotions et leurs comportements violents.
«Pour certains hommes, la séparation amoureuse devient un terrain propice pour des comportements agressifs, explique Mme Léveillée. La rupture, c’est le moment le plus à risque de violence conjugale sévère, surtout dans les quelques mois entourant la rupture. Des chicanes découlant de la garde des enfants peuvent être des éléments déclencheurs pour ces hommes.»
«La rupture amoureuse suscite parfois des émotions tellement grandes qui peuvent mener à des comportements violents chez certaines personnes, poursuit-elle. On veut aider les hommes à mieux gérer tout ça pour éviter de devenir violents. L’intervention, c’est un outil qui servira aux intervenants dans les centres pour hommes violents.»
Subvention de 173 488 $
L’UQTR s’est vu octroyer une subvention de 173 488 $ du Fonds de recherche du Québec – Société et culture pour mener à bien ce projet.
Cette recherche-action mettra à contribution les connaissances des co-chercheurs Gilles Tremblay, professeur au département de service social à l’Université Laval, Sacha Genest-Dufault, professeur en travail social à l’Université du Québec à Rimouski, et Philippe Roy, professeur invité à l’École de service social de l’Université de Montréal.
Doctorant en service social à l’Université Laval, David Guilmette contribuera également au projet, de même que Robert Ayotte d’Accord Mauricie Inc., Pierre l’Heureux du Réseau QAJAQ, Daniel Blanchette du Centre d’aide pour hommes de Lanaudière CAHo et Rémi Bilodeau de chez À Cœur d’homme – Réseau d’aide aux hommes pour une société sans violence.
Le projet en trois étapes
La première année de la recherche-action permettra de développer l’intervention et de rencontrer les partenaires de Trois-Rivières, Joliette et Rimouski. «On va aussi rencontrer des policiers et des agents de probation pour voir comment ça se passe de leur côté quand des plaintes sont retenues contre un homme pour violence conjugale», indique la professeure Suzanne Léveillée.
Lors de la deuxième année, l’intervention sera implantée dans les milieux participants. «On commence par Trois-Rivières, puis on fera Joliette et Rimouski par la suite», mentionne Mme Léveillée. À la fin de la deuxième année, les chercheurs évalueront les diverses variables de l’intervention afin d’arriver à un produit fini qui pourra être utilisé par les intervenants dans les centres pour hommes qui commentent de la violence conjugale.