Une réalité connue des intervenants trifluviens

ENFANTS. En parcourant les pages de l’étude, les intervenants de la Clinique de pédiatrie sociale de Trois-Rivières (CPSTR) située en plein cœur des premiers quartiers ont rapidement reconnu la réalité à laquelle ils sont confrontés au quotidien.

«Ces chiffres ne nous surprennent pas ! On côtoie la pauvreté tous les jours dans le cadre de notre travail. Elle touche les familles de la Mauricie plus que partout ailleurs dans la province, notamment en raison de notre taux de chômage. On lutte contre elle depuis de très nombreuses années, malheureusement», a révélé la coordonnatrice de la clinique trifluvienne, Émilie Fleurent-Auger.

Dans les locaux du boulevard du Saint-Maurice, 350 enfants (0 à 14 ans) de quartiers défavorisés de Trois-Rivières sont traités annuellement. La moitié d’entre eux sont référés par la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ).

Du 1er avril 2015 au 31 mars 2016 seulement, il y a eu un peu plus de 600 consultations, et ce, à raison de deux jours par semaine. Ce chiffre ne cesse d’ailleurs d’augmenter. Les besoins et les difficultés, autant sociales que scolaires, qu’éprouvent les enfants les plus démunis sont grandissants.

«Nous devons constamment refuser de nombreuses demandes, faute de ressources», a indiqué Émilie Fleurent-Auger.

«La clinique s’occupe de quartiers fixes, mais on constate que la pauvreté s’est élargie à d’autres secteurs. Les gens sont souvent étonnés d’apprendre qu’on reçoit des appels de Trois-Rivières Ouest, Sainte-Marguerite et du Cap-de-la-Madeleine», a ajouté la travailleuse sociale Sarah-Maude Gagnon.

À la clinique, on a relevé que les enfants vivant en situation de pauvreté sont plus enclins à développer des troubles du développement, des difficultés du langage et sont aussi plus à risque de rencontrer des difficultés sur les bancs d’école. 

On se réjouit toutefois de constater des améliorations dans la région. Par exemple, la proportion de jeunes mamans de 20 ans et moins a diminué au cours des dix dernières années.

Pour continuer d’avancer et trouver des solutions, la coordonnatrice de la CPSTR croit que cela prendrait une véritable mobilisation du milieu communautaire. «On le répète souvent, mais tout le monde doit travailler ensemble. Comme le proverbe le dit: ça prend tout un village pour élever un enfant», a-t-elle souligné.

D’ailleurs, l’implantation d’une deuxième clinique de pédiatrie sociale, au Cap-de-la-Madeleine cette fois-ci, aiderait grandement, a ajouté cette dernière.

 

SUR LE MÊME SUJET: De nombreux enfants vivent encore dans la pauvreté en Mauricie