Une manifestation contre les jeux d’eau en ouverture de conseil

AFFAIRES MUNICIPALES. Une dizaine de personnes se sont déplacées devant l’hôtel de ville, lundi soir, pour manifester leur mécontentement face au projet d’une fontaine transformée en jeux d’eau sur l’esplanade de l’Amphithéâtre. Un appel à la mobilisation lancé par le prétendant à la mairie, Adis Simidzija, en marge de la séance du conseil.

« L’objectif de ce soir est d’abord d’inviter les gens à assister au conseil municipal. On va s’amuser à décortiquer les failles de la démocratie municipale et poser des questions aux élus », a lancé M. Simidzija, sur les lieux du rassemblement. 

Il reproche d’ailleurs à l’administration municipale de ne pas avoir pris le temps de prendre le pouls de la population avant d’autoriser la construction de jeux d’eau à 1,5 million de dollars. « Pour la plupart des Trifluviens, ce fut une surprise d’apprendre qu’un projet d’une telle ampleur avait été approuvé soi-disant pour embellir le secteur », a indiqué le candidat.

Pour ce dernier, la décision est bien difficile à accepter et bien qu’il reconnaisse l’importance de soutenir les familles, il estime qu’il y a bien d’autres moyens de la faire qu’en investissant dans « une futilité de la sorte ». 

Des propos partagés par les manifestants présents sur place. « Quand on en parle, on remarque qu’il y a de nombreuses personnes qui sont contre », a affirmé Louise Landry. « Qui va en profiter de ces jeux d’eau ? Certainement pas nous, la population de Trois-Rivières ! À la place, on se promène dans un centre-ville délabré dans lequel les commerces ferment un par un. »

On se rappellera que la fontaine/jeux d’eau a été adoptée dans la division en décembre dernier, alors que treize conseillers municipaux sur seize s’étaient ralliés derrière le maire Yves Lévesque en faveur du projet. Trois autres, Jean-François Aubin, François Belisle et Pierre-Luc Fortin avaient manifesté leur accord.

Ces derniers étaient d’ailleurs conviés à la mobilisation de lundi soir à la demande de M. Simidzija. Les élus des district de Marie-de-l’Incarnation et des Estacades ont répondu à l’invitation. Si au départ, M. Aubin avait manifesté son intention de ne pas y être puisqu’il estimait qu’il était trop tard pour reculer, il a changé d’avis en soirée.

« C’est délicat puisqu’il s’agit d’une manifestation organisée par Adis. Selon moi, un événement comme celui-ci aurait dû avoir lieu bien avant afin de faire pression pour que le vote ne passe pas. Aujourd’hui, les contrats ont déjà été accordés. Je trouvais tout de même important de venir parler avec les gens », a déclaré celui qui est aussi de la course à la mairie.  

Du côté du maire de Trois-Rivières, il reste convaincu que ces jeux d’eau vont permettre d’attirer les jeunes familles. « Nous en avons sept autres dans les parcs de la ville et si c’était à refaire, on les ferait encore plus grands. Ils sont très populaires. Les gens n’ont pas tous les moyens ou le terrain pour avoir des piscines. »

Un référendum réclamé 

Même si ce projet a été adopté à la majorité, M. Simidzija n’a pas l’intention de baisser les armes. Pas plus tard que lundi, il a invité la population à signer une pétition en ligne dans laquelle il exige un référendum pour que la population puisse se prononcer sur le sujet.

Il demande également que le 1,5 million de dollars soit plutôt réinvesti au Musée québécois de culture populaire qui a justement subi des compressions budgétaires totalisant 1,6 million de dollars. 

« Une institution comme le musée est beaucoup plus profitable aux familles que des jeux d’eau situés au milieu de nulle part », a-t-il renchéri. 

Vente du terrain de l’église Saint-Philippe

Le candidat à la mairie en a aussi profité pour dénoncer le projet de vente du terrain de l’ancienne église Saint-Philippe. La ville de Trois-Rivières a conclu une entente avec un promoteur immobilier. En effet, la compagnie Olymbec projette d’y construire des condos. 

Selon M. Simidzija, il serait beaucoup plus utile de construire des logements sociaux dans ce secteur et il va plus loin, en ne se gênant pas pour dire que cela semblait cacher de la « corruption ».  

« Dans son dernier rapport, la vérificatrice générale a justement mis en garde les conseillers et le maire concernant la gestion des grands projets. Celui-ci avait répondu en disant qu’elle n’avait pas toutes les informations pour se prononcer. On le voit un peu partout. Lorsque les gens sont trop longtemps en place, on a des raisons de douter », a-t-il expliqué. 

Lorsque confronté en période de questions, le maire Lévesque a été catégorique : la vérificatrice générale a toujours eu tous les documents qu’elle demandait.