Une kermesse pour des jeunes et des moins jeunes

Des élèves de troisième secondaire du Séminaire Saint-Joseph de Trois-Rivières organisaient mercredi après-midi une kermesse intergénérationnelle à l’intention des résidents du Centre d’hébergement Saint-Joseph avec qui ils ont créé un lien spécial au cours des derniers mois.
C’est sur une base volontaire que les jeunes s’impliquaient pour cet après-midi festif qui concluait les rencontres qui se sont déroulées entre les élèves et les résidents. Une fois à l’automne et une fois au printemps, une trentaine d’élèves allaient visiter la quinzaine de résidents dans le cadre du cours Culture et citoyenneté québécoise. L’enseignant Pierre-Luc Fortin est à l’origine de cette initiative.
“L’année passée, on a fait un projet pilote avec un groupe de volontaires. Ça a été une expérience extrêmement positive. Il fallait le faire vivre à tout le niveau. Cette année, on a fait une activité intergénérationnelle. Les jeunes et les aînés, ils se reconnaissent. Ils ont déjà créé des liens. C’est extrêmement positif. Ça permet aussi de sensibiliser les jeunes à la réalité du vieillissement. On a des difficultés quelconques mais on peut profiter de la vie. C’est pour ça que c’est important de garder des liens entre les générations.”
En cet après-midi ensoleillé de juin, les participants, jeunes et moins jeunes, ont pu passer du temps de qualité.
“Pour beaucoup d’aînés, c’est leur première sortie de l’année à l’extérieur de la résidence. On est dans un lieu quand même très intéressant avec les arbres, la nature. Et les échanges entre les élèves et les aînés, c’est précieux. On laisse tous tomber nos petits malaises, notre gêne, puis on s’amuse. C’est ça le but. On a de la crème glacée, des jeux, de la musique, il y a des ballounes d’eau que les aînés vont pouvoir lancer sur nos élèves. Il y a même des frisbee, des ballons.”
Fortin s’est peut-être inspiré d’une expérience semblable qu’il a vécue à l’âge que ses étudiants ont aujourd’hui.
“Il faut vivre ça à l’adolescence. Je l’ai vécu quand j’étais en troisième secondaire, ici au Séminaire. J’étais allé au foyer Joseph-Denis. La personne avec qui j’étais jumelé avait 98 ans. C’était la plus vieille de la résidence. Je me souviens avoir joué au bingo avec elle, avoir vécu une très belle expérience. Probablement que ça me suit aujourd’hui parce que j’ai le goût de transmettre ça. “
Non seulement les élèves qui arriveront en secondaire 3 l’an prochain vivront la même expérience, ceux et celles qui viennent de la vivre peuvent poursuivre leur implication.
“Il y a des élèves qui vont s’inscrire comme bénévoles par la suite. Aussi, il y en a qui explorent une fibre de relation d’aide qu’ils ne connaissaient pas. Ça ouvre des perspectives au niveau de la carrière.”
Émilie Brouillard, technicienne en loisirs au Centre d’hébergement Saint-Joseph, a pu constater les bienfaits des visites d’élèves pour ses résidents.
“Ça brise beaucoup l’isolement des résidents, ça met des sourires. Il y a des gens qui parlent qui habituellement ne parlent pas tant que ça. Ça permet de créer des discussions avec la jeunesse. Des fois, j’écoute ce qui se passe. Il y a des résidents qui donnent des conseils sur la vie. C’est beau, je trouve, de voir ce type d’apprentissage qui est fait. C’est valorisant pour le résident de dire: aujourd’hui, j’ai montré quelque chose à un jeune. C’est un très beau lien intergénérationnel qui se crée.”
Thomas Groleau prend la pose aux côtés d’une résidente qu’il a visitée ces derniers mois.
Parmi les élèves présents à la kermesse, Thomas Groleau a raconté comment se déroulaient les visites au centre d’hébergement.
“La première fois, on a fait des cartes de Noël avec les résidents. La fois d’après, on a fait un jeu de chaises musicales avec des ballons, de la musique. On avait parlé avec plusieurs résidents. Ils avaient dit qu’on avait fait leur semaine. C’était une très belle expérience. J’étais allé voir la professeure pour lui demander si on pouvait avoir une rencontre de plus parce que ça avait fait plaisir à tout le monde. Aujourd’hui, on essaie de parler à tout le monde, de faire le tour, pour ne pas que certains se sentent seuls.”
Maélie Gervais est venue souligner cette journée spéciale.
Même son de cloche chez Maélie Gervais, une autre élève venue souligner cette journée spéciale.
“On est jumelé avec quelqu’un. J’aime rendre les gens plus heureux. Je trouve ça le fun de voir leur sourire. Souvent, je racontais un peu ma vie. Il y en a qui n’ont pas beaucoup de visite. Je me dis que ça fait une différence dans leur vie. Il y a une dame qui m’a regardé dans les yeux puis j’ai senti que j’avais peut-être fait une différence dans sa journée.”