Une journée de grève de plus pour les professionnelles en soins infirmiers de la région

Après deux journées nationales de grève jeudi et vendredi, le Syndicat des professionnelles en soins de la Mauricie et du Centre-du-Québec (FIQ-SPSMCQ) a exercé samedi une première journée de grève de son mandat local.

Depuis près de dix mois, les professionnelles luttent contre une décision du CIUSSS-MCQ qui a modifié les conditions de travail en fusionnant des départements et en imposant du travail obligatoire les fins de semaine, entraînant des dizaines de départs d’employées dans la région en quelques mois, selon le syndicat.

« Unilatéralement, l’employeur a modifié les conditions de travail sans égard à leur expertise ni à leurs droits comme travailleuses, affirme Patricia Mailhot, présidente par intérim du Syndicat des professionnelles en soins de la Mauricie et du Centre-du-Québec. Le bilan de cette gestion autoritaire est catastrophique et malgré tout, l’employeur persiste. Devant ce qui leur est imposé, plusieurs font le choix de quitter pour aller travailler ailleurs, prendre une retraite hâtive ou tout simplement se réorienter à autre chose. »

Des professionnelles en soins d’ailleurs au Québec se sont jointes à elles samedi sur une ligne de piquetage devant le Centre hospitalier affilié universitaire régional (CHAUR) de Trois-Rivières, dont la présidente de la Fédération interprofessionnelle en soins du Québec-FIQ, Julie Bouchard.

« Ça fait des mois que nous avons les yeux rivés sur la région étant préoccupées par le fait que d’autres employeurs du Québec soient tentés de faire la même chose. C’est à la table de négociation nationale que nos appréhensions se sont concrétisées. C’est exactement de cela que les négociateurs de la ministre Sonia LeBel nous parlent. C’est cela qu’offre le gouvernement aux professionnelles en soins de tout le Québec : avoir plein pouvoir sur l’endroit où une professionnelle ira travailler et au moment où il le veut. C’est de la pure folie et on ne peut accepter cela. C’est inhumain pour les professionnelles en soins et carrément dangereux pour les patients. »

Le syndicat dénonce la mobilité et la flexibilité à outrance et envoie un message au gouvernement.

« La conclusion de la présente négociation sera cruciale pour l’avenir du réseau public de santé. Les professionnelles en soins d’ici comme d’ailleurs dans la province méritent de meilleures conditions de travail et salariales. Elles n’accepteront pas le statu quo et encore moins que leurs conditions de travail et de vie se dégradent davantage sans quoi, elles continueront à quitter le navire. Et si le gouvernement veut réellement devenir un employeur de choix dans le réseau de la santé comme il se targue à le crier haut et fort, le meilleur conseil que nous avons pour lui: surtout ne pas être un employeur comme celui du CIUSSS MCQ », conclut Mme Bouchard.