Une journée avec un sans-abri : la vidéo fait réagir à Trois-Rivières
VIDÉO VIRALE. «Ce n’est rien de plus qu’un gros coup de publicité des vlogeurs sur le dos des personnes dans le besoin!»
Le travailleur de rue et intervenant psychosocial trifluvien Adis Simidzija était véritablement hors de lui lorsqu’il a visionné la vidéo de ces deux jeunes vlogeurs montréalais dans laquelle ont les voit offrir «une journée de rêve» à un sans-abri.
Dans la vidéo d’une durée de 6 minutes, les deux jeunes, David Obegi et Casey Fratta, invitent Jean-Guy, un sans-abri depuis 23 ans, à prendre une douche dans une chambre d’hôtel avant de lui offrir une coupe de cheveux gratuite chez un barbier et de l’amener sous dans un bon restaurant.
À la toute fin, les vlogeurs demandent aux internautes de faire circuler leur publication sur les réseaux en grand nombre afin d’inciter davantage de personnes à donner au suivant.
Mise en ligne sur le réseau social Facebook, la publication a été vue plus de 457 000 fois, a suscité 15 000 réactions et a été partagée plus de 11 000 fois au moment d’écrire ces lignes.
Du côté d’Adis Simidzija, ce dernier croit que la population a le devoir de se questionner sur les véritables intentions des «bons samaritains». Il s’inquiète de voir la réalité des gens en difficulté ainsi banalisée et affirme que ses collègues du milieu de l’intervention seraient probablement d’accord avec lui.
«Ce n’est pas le geste qui me dérange, mais plutôt le fait de se filmer, de prendre des egoportraits et de diffuser le tout sur internet. Il n’y a rien de plus vulgaire et de narcissique», a-t-il dénoncé.
Il va jusqu’à dire qu’il s’agit là que d’une mise en scène de la pauvreté. «Cette manie de se filmer en posant de bons gestes pour aller chercher des vues sur les réseaux sociaux est un véritable problème de société», a-t-il renchéri.
Celui qui a longtemps parcouru les rues de la métropole pour venir en aide aux personnes en situation d’itinérance invite plutôt les deux jeunes à s’investir à l’année longue auprès d’une cause qui leur tienne à cœur.
«La misère existe. Nous n’avons pas besoin d’en faire une téléréalité pour le découvrir.»
Les deux jeunes réalisent une initiative semblable chaque année, et ce, depuis trois ans. En commentaire sur la page Facebook de TVA Nouvelles, Casey Fratta a promis quelque chose de gros pour 2017.
«Grâce à toute l’attention médiatique, beaucoup de compagnies nous ont approchés pour faire partie du projet», a-t-il écrit.