Une famille mise à la porte de chez elle

SAINTE-GENEVIÈVE-DE-BATISCAN. La famille de Sainte-Geneviève-de-Batiscan qui a dû être évacuée de sa maison à la suite d’un glissement de terrain ne pourra plus jamais regagner sa demeure à l’endroit où elle se trouve.

La famille a rencontré mardi les experts de la Sécurité civile et la municipalité afin d’obtenir les résultats des tests qui ont été effectués. «La zone présente un gros potentiel de glissement de terrain», explique le maire de la municipalité, Christian Gendron.

Ce potentiel est d’autant plus élevé maintenant qu’un premier glissement de terrain est survenu. «On a creusé 30 mètres de profond pour découvrir énormément de glaise marine, qui peut créer de gros glissements de terrain. Le sol est très instable», soutient Sébastien Doire, directeur régional de la Sécurité civile.

Trois options s’offrent maintenant à la famille, qui a devant elle une trentaine de jours pour rendre sa décision. Dans un premier temps, le terrain pourrait être stabilisé afin d’effectuer une nouvelle étude. Toutefois, cette option est très coûteuse et ne garantirait pas à la famille son retour dans sa maison.

La deuxième option consiste à déménager la maison centenaire, ce qui risque d’être une opération délicate et coûteuse. Enfin, la troisième option est d’accepter un dédommagement monétaire d’environ 150 000 $ et de trouver une nouvelle demeure.

«Peu importe la décision de la famille, on va être là pour eux, pour les aider à passer au travers de cette épreuve, tient à préciser le maire de Sainte-Geneviève-de-Batiscan. Ça peut être pour les aider à se trouver un logement en attendant ou pour les aider à déménager. Peu importe leurs besoins, on veut les aider du mieux qu’on le peut.»

Rappel des événements

En novembre, un agriculteur, qui habite tout près sur le rang des Lahaie, a découvert le glissement de terrain en travaillant dans son champ. C’est une portion de terrain d’environ 100 mètres, située derrière la maison en bordure de la rivière, qui s’est affaissée.

«Le mardi, le cultivateur et la municipalité sont venus voir. Le lendemain, ils sont revenus avec la Sécurité civile. Le jeudi, la Sécurité civile est revenue avec le ministère des Transports. Le vendredi après-midi, j’ai reçu un appel au travail pour qu’on évacue la maison», raconte le père de la famille, Jonathan Bisson.

«On était au travail et les enfants étaient à l’école, poursuit-il. On est venu chercher des vêtements et un peu de choses pour aller habiter ailleurs. On a pu revenir à quelques reprises par la suite pour prendre des choses, tant qu’on ne restait pas longtemps.»

Au départ, Jonathan, sa conjointe Nancy et leurs deux jeunes garçons ont été informés qu’ils ne pouvaient retourner dans leur maison pour une période minimale de deux semaines, soit jusqu’au vendredi 9 décembre. À quelques jours de Noël, ils ont finalement reçu la réponse qu’ils craignaient.

La maison de la famille Houle-Bisson a été construite en 1910. Le couple a multiplié les efforts ces dernières années pour rénover leur demeure. La veille de l’évacuation, Jonathan et son père terminaient l’installation d’armoires.