Une école de drag queen voit le jour à Trois-Rivières

Francis Boisvert incarne la drag queen Trashy depuis près de sept ans à Trois-Rivières. Après avoir organisé des spectacles de drag queens de la relève, il lance maintenant une école de drag queen en ville. 

« Normalement, pour performer comme drag queen, tu t’inscris aux soirées de la relève à Montréal ou à Québec ou encore à un concours. C’est difficile dans les soirées de la relève. Ils te font une place dans la soirée, tu montes sur scène, tu fais ta chanson, mais il faut que tu sois à l’aise de parler aux autres pour chercher des conseils. Ça demeure aussi un milieu très compétitif, souligne Francis Boisvert, alias Trashy la Drag. Même chose pour les concours. Personnellement, je ne suis pas fait pour les concours. Je suis ressorti démoli d’un concours l’an dernier. Les commentaires sont faits devant tout le monde et peuvent être particulièrement directs. »

Et puis, Francis Boisvert remarquait, depuis quelque temps, que des gens étaient moins à l’aise de « se casser la gueule » sur scène. Autodidacte, il est allé grappiller des conseils à gauche et à droite au cours des six dernières années, mais encore faut-il être à l’aise de le faire. C’est là que l’idée d’offrir des formations a émergé.

Basée dans le local de l’école de danse Niko Solanakis sur le boulevard Gene-H.-Kruger, l’école de drag queen offre des cours à la carte aux personnes de 15 ans et plus qui souhaitent explorer leur créativité et leur expression naturelle. Le programme comprend un éventail de sujets, tels que le maquillage de scène, la chorégraphie, la confection de costumes et la performance sur scène.

La première formation sera d’ailleurs une initiation au maquillage de scène avec Eva Moist, drag queen de Montréal, le 22 avril en après-midi. Les personnes participantes apprendront les techniques de base et les produits à utiliser pour un maquillage efficace et flamboyant.

« Ça peut aussi bénéficier à des gens qui vont du cosplay, qui sont membres de troupes de théâtre. J’ai ouvert ce premier cours aux 15 ans et plus parce que lorsque j’étais adolescent, s’il y avait eu ça, j’aurais adoré y participer. À l’époque, on me parlait des arts de la scène, du théâtre et de la danse, mais ça ne me disait rien, car ça virait toujours en comédie musicale et ça ne m’intéressait pas », raconte-t-il.

C’est quand il a assisté au spectacle d’une drag queen qui personnifiait Lady Gaga, dont il a toujours été un grand admirateur, qu’il a compris que c’est ça qui l’intéressait.

« Je n’ai jamais arrêté depuis ce temps. Il y a un côté de moi qui aime la scène, jaser avec le public et divertir. J’ai aussi un côté créatif très fort et j’aime faire de la personnification. Les gens voient le spectacle, mais moi, le soir, je fais de la couture, je prépare des chorégraphies de groupe avec des amis et je magasine des choses pour mes spectacles. Ça m’a aussi amené à faire un album de musique, explique Francis Boisvert. Être drag queen, ça vient toucher à beaucoup de sphères créatives et c’est ce que je veux amener avec cette école de drag queen. »

« Notre personnage de drag queen est souvent une partie de nous qu’on ne peut pas exprimer tous les jours, ajoute-t-il. Dans la vie, je suis fonctionnaire, je répare des ordinateurs, mais quand je suis sur scène, je suis grande avec de grands souliers, habillé en rose fluo et je conte des blagues. C’est un côté de moi que je ne peux pas assumer tous les jours, mais ça fait partie de moi. Notre personnage de drag queen, c’est nous sans limites. »

Des spectacles de rodage

Un spectacle de rodage mettant en vedette cinq drag queens de la relève et deux drag queens honorifiques sera présenté le 29 avril à 20h à l’école de danse Niko Solanakis. Ce sera l’occasion d’y découvrir Kryssi Cline, Kuro Neko, Bella Roar, Drageur et Libra.

« Ça ne sera pas un spectacle classique de la relève. Ça demande plus d’implication des artistes, mais c’est ouvert à toutes les drags qui veulent roder du matériel. C’est beau d’apprendre des choses, mais il faut un lieu pour tester ces connaissances. Les drags honorifiques seront là pour donner une rétroaction. Sur des feuilles, elles pourront noter les points forts et faibles des numéros présentés et préciser aux drag queens où mettre leur énergie pour s’améliorer. Le 29 avril, il y aura une drag humoriste et une spécialiste en danse », détaille Francis Boisvert.

D’ailleurs, en juin, une drag queen avec de l’expérience viendra y tester du nouveau matériel lors d’un de ces spectacles de rodage.

Les billets du spectacle Drag en rodage sont en vente sur le site Web de Trashy la Drag au https://trashyladrag.square.site.