Une cible de 350 logements sociaux et abordables d’ici 2029

La Ville de Trois-Rivières a présenté, le 17 mai, sa toute première Politique d’habitation. Celle-ci est accompagnée d’un plan d’action qui prévoit la construction de 350 logements sociaux et abordables d’ici 2029.

Ces unités se répartiraient en 200 logements sociaux et 150 logements abordables. Pour y arriver, la Ville prévoit investir 10 M$. De ce montant, 7 M$ seraient des subventions offertes aux projets et 3 M$ serviraient à des fins d’acquisition et de disposition d’immeubles, en plus de répondre aux besoins en ressources humaines.

Une contribution indirecte supplémentaire représentant environ 10 M$ en crédit de taxes foncières serait également requise pour assurer le financement des projets. 

« On aurait pu se lancer dans un document très épais avec une multitude d’actions, mais on a choisi de se concentrer sur 11 actions qui visent essentiellement le logement social et abordable, indique Marc-André Godin, directeur adjoint à l’aménagement et au développement durable à la Ville de Trois-Rivières. Le logement, c’est un grand domaine dans lequel il y a plusieurs acteurs, alors on se concentre sur ce dont on a du pouvoir comme Ville. »

Rappelons que le taux d’inoccupation des logements à Trois-Rivières est passé de 4,6 % en 2017 à près de 0,9 % actuellement. « On est en pénurie de logements, donc notre grand objectif est de créer des logements, soutient M. Godin. On parle actuellement d’un manque de 1 000 à 1 500 unités sur le territoire, dont 400 à 500 logements sociaux et abordables. C’est là-dessus qu’on souhaite se concentrer. »

À la recherche de terrains

Pour une Ville, l’un des principaux enjeux reliés à la création de logements, c’est être propriétaire de terrains pouvant accueillir de tels projets. Trois-Rivières mettra donc en place une stratégie d’acquisition d’immeubles.

« On va identifier des friches et des terrains qui ont un potentiel de développement et qu’on pourrait acquérir pour accélérer les projets. Un projet de développement social peut prendre de trois à cinq ans avant de voir le jour et le privé n’a pas toujours le temps d’attendre, alors on veut faire ce premier pas pour aider les développeurs de logements sociaux », explique M. Godin. 

Selon ce dernier, les premiers projets découlant de la Politique pourraient débuter dans un an. « On est tributaire des délais de la Société d’habitation du Québec (SHQ) et de l’ensemble des partenaires, mais on peut estimer que dans un horizon de 12 à 24 mois, on devrait voir les premiers balbutiements sur le terrain », dit-il. 

D’ailleurs, un terrain, dont la Ville est propriétaire, sur la rue Dorval dans le Bas-du-Cap a déjà été identifié pour la construction de 20 unités de logement. Il s’agit d’un terrain en friche sur lequel se trouvait autrefois un centre communautaire.

« On n’a pas énormément de propriétés de ce type-là, mais ce terrain a été réservé et consenti à l’Office municipal d’habitation, qui pourra éventuellement faire la construction de 20 unités, projet qui verra le jour dans les prochaines années. C’est en utilisant ces petites friches dans l’espace urbain qu’on va y arriver et revitaliser les secteurs par le fait même », croit M. Godin. 

Vaste démarche de consultation

Plus de 1 000 personnes ont été impliquées dans le processus d’élaboration de la Politique. « On a fait un sondage grand public avec plus de 1 000 répondants. On a aussi tenu deux ateliers de participation citoyenne, un avec des organismes communautaires et un autre avec les spécialistes de l’habitation. Six mémoires ont aussi été déposés et analysés par la Ville », énumère Dany Carpentier, conseiller municipal. 

Mentionnons en terminant qu’il s’agit d’une première phase proposée par la Ville dans le cadre de sa nouvelle Politique d’habitation. Dans une seconde phase, il sera question de logements pour l’ensemble de la population.