Une chaire de recherche pour lutter contre le réchauffement climatique

UQTR. « Les inondations printanières de 2017 constituent un puissant rappel de l’importance de mieux comprendre et de mieux prédire les impacts des changements climatiques sur notre planète. »

C’est dans ce contexte que le chercheur et professeur du Département des sciences de l’environnement de l’Université du Québec à Trois-Rivières, Christopher Kinnard, a annoncé, mardi après-midi, qu’il pilotera la toute nouvelle Chaire de recherche du Canada en hydrologie de la cryosphère.

Comment la neige, la glace et l’eau gelée du sol réagissent-elles au réchauffement climatique dans les régions froides de la Terre ? Quels sont les impacts des changements observés sur les bassins hydrographiques de ces régions ? Ces questions seront au cœur des travaux du groupe de chercheurs.
L’équipe de recherche de la Chaire recueillera des données sur un large territoire, du sud du Québec jusqu’à l’Arctique, en passant par la cordillère des Andes, en Amérique du Sud. Des instruments à la fine pointe de la technologie, dont des drones, permettront la collecte d’une foule de renseignements précieux dans la lutte au réchauffement planétaire. 

L’objectif derrière tout ça ? Mieux comprendre les impacts à venir et mettre en place une stratégie d’adaptation

« Cela nous permettra de raffiner les modèles hydrologiques actuellement utilisés et de mieux évaluer, par exemple, les risques futurs d’inondations ou de sécheresse », a indiqué M. Kinnard qui compte plus de quinze années de recherches dans ce domaine.

Ces informations s’avéreront particulièrement utiles aux organisations responsables de la gestion des ressources en eau, soit les compagnies hydroélectriques, les organismes de bassins versants et le ministère de l’Environnement, pour ne nommer que ceux-là.

Le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie (CRSNG) du Canada financera la nouvelle chaire de recherche à raison de 100 000 $ par année, sur une durée de cinq ans. Un autre montant de 405 350 $ sera accordé pour les infrastructures.

Une partie de l’enveloppe de financement sera également consacrée à la rémunération des étudiants qui participeront aux travaux de recherche.

Fait considérable, il s’agit de la troisième Chaire de recherche du Canada (CRC) à être octroyé au Département des sciences de l’environnement de l’UQTR. Pour le recteur de l’université trifluvienne, cela vient confirmer une fois de plus le rôle de chef de file de l’institution dans ce domaine.

La montée des océans inquiète

La cryosphère, un terme qui désigne les régions froides du globe où l’eau est à l’état solide, ce sont également les zones de la planète les plus durement frappées par ces bouleversements.

C’est bien connu, la chaleur fait fondre la neige. Et la hausse des températures n’a pas épargné ces régions froides. « Un grand dégèle s’amorce », a prévenu le chercheur. Résultat ?  La montée du niveau des océans.  

Du côté des bassins versants, dont celui de la rivière Saint-Maurice, on ignore encore pour l’heure les répercussions que cela entraînera. Mais une chose est certaine, « des bouleversements sont à prévoir », affirme M. Kinnard.

Jusqu’à maintenant, la neige et la glace ont fait partie du paysage et de l’identité du Québec. « Pour plusieurs Québécois qui attendent l’été avec impatience après un hiver rigoureux, le réchauffement climatique peut apparaître comme une bonne nouvelle. Toutefois, la vitesse et l’ampleur des changements à venir pourraient nous réserver bien des surprises », a-t-il ajouté.

Les inondations printanières de 2017 en sont d’ailleurs « un puissant rappel ». Cette catastrophe marquera d’ailleurs longtemps l’imaginaire des Québécois. 

L’Hebdo Journal avait rencontré Christopher Kinnard, « l’homme qui étudie les glaciers à l’aide d’un drône », en août 2015.