Un vétéran raconte son histoire
SAINTE-GENEVIÈVE-DE-BATISCAN. L’ancien combattant René Bertrand était de passage à l’école secondaire Le Tremplin dernièrement pour raconter son vécu durant la Deuxième Guerre mondiale.
Récipiendiaire de la Médaille du jubilé de diamant de la reine Elizabeth II, ce résident de l’Ontario a offert cette conférence gratuitement. Du haut de ses 90 ans, il a ainsi contribué à la collecte de fonds de la Fabrique de Sainte-Geneviève.
M. Bertrand est né le 16 mars 1925, en Ontario. À 16 ans, il s’est enrôlé dans la Marine royale canadienne. Cela remonte au mois de novembre 1941. «Je me suis enrôlé à 16 ans. Je n’avais pas le droit, mais j’ai dit que j’avais 18 ans et ils m’ont laissé passer. C’était au centre d’enrôlement de Montréal», raconte-t-il.
Après deux mois d’entraînement à Montréal, il a été envoyé à Halifax. «C’était la première fois que j’embarquais sur un bateau, même que j’en voyais un de proche, se souvient M. Bertrand. En février 1942, j’ai fait mon premier voyage. On faisait partie d’un convoi d’une trentaine de bateaux. On escortait les bateaux marchands qui se rendaient en Europe.»
«Le nord de l’Atlantique était rempli de sous-marins allemands, poursuit-il. On dit que l’armée allemande avait une trentaine de sous-marins actifs dans l’Atlantique en tout temps. La mer était difficile. Ça n’a pas été long que j’ai eu le mal de mer et j’ai été malade. Dans la marine, le mal de mer, ce n’est pas une excuse pour ne pas faire notre travail.»
Il a parcouru le nord de l’Atlantique pendant trois ans et demi. «J’ai vu des gars mourir, confie-t-il. On a été attaqué quelques fois. C’était dur. On avait beau être jeune et aventurier, on avait peur. J’ai perdu un frère pendant la guerre qui était pilote d’avion. J’étais en mer quand c’est arrivé.»
Bataille contre les Japonais
Vers la fin de l’année 1944, René Bertrand était sur un bateau envoyé pour se battre contre les Japonais. «On ne savait même pas où on nous envoyait dans le temps, dit-il en riant. Il y avait des rumeurs, mais on ne savait rien.»
«Les Alliés avaient sorti les Japonais du nord de l’Afrique, ajoute-t-il. Les Japonais occupaient l’Indonésie. C’est là qu’on nous envoyait. On faisait des bombardements là-bas où on nous disait de le faire.»
Puis, il s’est rendu à Hong Kong. «C’était une colonie britannique que les Japonais avaient occupée pendant la guerre, mentionne l’ancien combattant. Les Japonais n’étaient plus là quand on est arrivé, ils étaient partis après les deux bombardements de Hiroshima et Nagasaki. Mais il y avait des civils que les Japonais avaient mis dans les prisons. On avait été envoyé pour libérer les Britanniques qui étaient prisonniers.»
Il est resté à Hong Kong pour une période de trois mois. Vers la mi-décembre 1945, il est revenu au Canada. C’était la fin de la guerre pour lui.