«Un très grand moment dans l'histoire du Québec» - Denis Vaugeois

Il y a 40 ans, le 15 novembre 1976, un parti souverainiste prenait le pouvoir pour la première fois de l’histoire du Québec. C’est ce soir-là que René Lévesque prononçât son fameux «Je n’ai jamais pensé que je pourrais être aussi fier d’être Québécois».

La Mauricie participe à ce balayage péquiste alors que seul le libéral Yvon Picotte, dans Maskinongé, résiste à la vague. Les comtés de Saint-Maurice (Yves Duhaime), Laviolette (Jean-Pierre Jolivet), Champlain (Marcel Gagnon) et Trois-Rivières (Denis Vaugeois) sont tous désormais représentés par un député souverainiste.

Balayé n’est pas un euphémisme puisque du gouvernement libéral sortant, mené par Robert Bourassa, il ne restait plus que 26 députés le 15 novembre au soir alors que le Parti Québécois avait raflé 71 des 110 comtés que comptait la province alors.

Rejoint par TC Media en Floride où il demeure, Denis Vaugeois a bien voulu partager ses souvenirs de cette soirée électorale. «C’était un très grand moment dans l’histoire du Québec. C’était l’euphorie à l’époque, raconte-t-il. On sortait d’une période difficile et c’était une victoire inattendue. M. Lévesque lui-même n’osait pas y croire. C’était une surprise pour lui et pour la population. C’est bizarre à dire, mais moi-même je n’y croyais pas.»

Dans le comté de Trois-Rivières, cet enseignant de formation au riche parcours professionnel l’emporte par plus de 3000 voix de majorité sur le député libéral sortant, Guy Bacon. Denis Vaugeois en est alors à sa première expérience en politique active bien qu’il eut en 1969 et 1970 occupé le poste de directeur de cabinet du ministre Marcel Masse, alors député de l’Union Nationale dans le gouvernement de Jean-Jacques Bertrand.

L’équipe d’élus péquistes en 1976 regorgeant de candidats vedettes, Denis Vaugeois ne fera son entrée au conseil des ministres que deux ans plus tard. René Lévesque lui confie alors le ministère des Affaires culturelles, poste qu’il occupera de 1978 à 1981. Le fondateur des Éditions Boréal Express est alors comme un poisson dans l’eau. Le plus beau souvenir de l’ex-député de Trois-Rivières est d’ailleurs rattaché à cette période alors qu’il développe le réseau des bibliothèques et des musées à travers le Québec. «C’est un des nombreux projets que j’ai pu accomplir», mentionne-t-il.

Denis Vaugeois quittera la politique active au terme de son second mandat en 1985 mais il aura entretemps tenté une incursion sur la scène municipale alors qu’il mord la poussière pour la mairie de Trois-Rivières en 1982.