Un rêve qui se transforme en cauchemar
Céline Marcotte et Félix Pélissier pensaient avoir trouvé la maison de leur rêve en juin 2021. Deux ans plus tard, quelques tuiles leur sont tombées sur la tête, les conduisant même à quitter ladite demeure pour une certaine période.
« Nous avons trouvé une jolie maison à quelques pas de l’école que fréquente mon garçon James, près du centre-ville. Ce n’est pas un palace et la maison a du vécu, mais elle nous plaît énormément. Nous nous voyons dans cette maison à très long terme. On se fait des scénarios et on se dit que nos rêves peuvent se réaliser. Notre ami et entrepreneur s’est fié aux observations de l’inspecteur que nous avions engagé avant de procéder à l’achat de la maison pour nous faire un plan de match qui fonctionnait bien selon notre budget et nos attentes », confie Céline.
Le couple emménage ensuite dans la nouvelle maison et entame les rénovations de routine. Malheureusement, elles sont ralenties puisque l’entrepreneur découvre des soucis au niveau de l’électricité qui n’ont pas été vus lors de l’inspection. Puis, en février 2023, les amoureux décident de se marier, quelques mois après la naissance de leur petite fille. Un mariage simple, sans tambour ni trompette. « On est heureux, on s’aime. On organise un mariage simple, avec la famille. La semaine précédant le mariage, on découvre une bulle dans la peinture de la salle de bain du haut qui attire mon attention. Notre entrepreneur arrache une partie du mur et soupçonne une infiltration d’eau par la fenêtre », explique Céline.
« Quelques jours après le mariage, il pleut. L’eau rentre à pleine capacité par le toit alors ce n’était pas la fenêtre le problème. Notre entrepreneur fait une réparation temporaire pour évacuer l’eau plus loin, pour éviter que ça rentre encore. On contacte les assurances et ce n’est pas couvert puisque ce sont des dommages graduels causés par l’eau. On doit attendre la fonte des neiges pour ouvrir afin de constater l’ampleur des dégâts et débuter les réparations. »
Coup de théâtre! L’entrepreneur défait le mur et constate avec stupéfaction l’ampleur des dégâts. Non seulement le mur est pourri et il doit le remplacer en raison de la moisissure, mais il doit aussi arracher la moitié du plancher de la pièce, le bain et la toilette. Une experte de la compagnie d’assurances se déplace et les informe que ce n’est pas couvert par la police ça non plus.
« Elle parlait de condamner la salle de bain, ce qui en découlerait de nous évacuer parce que c’est la seule salle de bain munie d’une douche. Finalement, nous nous entendons pour garder un accès restreint à la douche, ce qui complique tout de même notre quotidien avec des enfants de 8 mois et 4 ans, déplore Céline. On se débrouille, mais ce n’est pas l’idéal. Notre entrepreneur et l’experte s’entendent pour dire que les dommages, le degré de moisissure et la friabilité des murs et des planchers laissent présager l’existence d’infiltrations d’eau antérieures. Celles-ci seraient survenues longtemps avant qu’on devienne propriétaires. On découvre aussi des dommages structurels et des erreurs d’installation de fenêtres, entre autres. »
À travers tout ça s’en suivent des visites chez des avocats et des rencontres avec divers professionnels. Le couple reçoit des avis contradictoires et s’y perd un peu.
« On a fait confiance à divers professionnels dans tout le processus, soit un inspecteur, un courtier immobilier et nos assurances, et nous voilà acculés au pied du mur, sans aide financière de nulle part, explique Félix. De fil en aiguille, nos diverses découvertes nous mènent vers une facture de 45 000$, ou 50 000$, peut-être même plus s’il y a d’autres surprises. Et comme si ce n’était pas assez, voilà qu’une nouvelle problématique est survenue au début du mois de juillet, soit trois dégâts d’eau importants en l’espace d’une semaine et demie. »
Céline a immédiatement lancé un appel à l’aide sur les réseaux sociaux, appel qui a été entendu.
« On a besoin de sortir de la maison. J’ai besoin de pouvoir m’occuper de mes enfants dans un endroit sain et sécuritaire. Ils méritent de dormir dans un endroit calme, exempt de poussière et de risques constants. Ils méritent des parents un peu plus calmes, présents mentalement et physiquement. Sortir de la maison permettra aussi à notre entrepreneur de donner une go pour faire avancer les travaux. On cherche donc des solutions puisque notre élastique commence à être étiré. Mentalement, financièrement, nous sommes inquiets », avait-elle écrit.
« Son appel a été entendu par une de ses anciennes collègues qui est en camping l’été, confie Félix. On est donc rendu en condo jusqu’au début du mois de septembre. C’est dur de prévoir ce que l’avenir nous réserve. On n’a aucune idée à savoir quand nos travaux vont se terminer. Au final, on va peut-être avoir payé notre maison deux fois. »
Une campagne de sociofinancement a également été lancée pour venir en aide à la petite famille trifluvienne. Si vous voulez les aider par un don, visitez le https://gofund.me/ac2ef01e
« Personnellement, j’en veux surtout à la situation et après le domaine de l’immobilier en général, ajoute Félix. Je n’en veux pas vraiment à une personne en particulier. On voit que c’est possible d’être mal accompagné. Le système devrait être amélioré parce qu’il y a plusieurs histoires comme la nôtre. Je suis amer de l’expérience qu’on vit présentement », conclut-il.