Un refuge pour animaux sans euthanasie et autosuffisant

Alexandra Dussault Perreault a un amour inconditionnel pour les animaux. Enfant, elle rêvait déjà d’avoir un refuge. Elle n’a jamais eu de plan B. Pour elle, c’est les animaux, il n’y a rien à faire. Elle les aime tous et voudrait tous les sauver, alors elle s’est donné les moyens de le faire. 

Depuis trois ans, elle est propriétaire du refuge du Domaine Animal, situé sur le boulevard Thibeau à Trois-Rivières. Il s’agit de l’un des rares refuges sans euthanasie au Québec. De plus, le refuge est entièrement financé par les ventes de la boutique. 

« C’était difficile pour moi de concevoir que l’euthanasie était une option dans un refuge, confie Alexandra. Tant qu’à faire un refuge, je voulais qu’il soit 100 % efficace et qu’il s’autosuffise. C’est difficile de diriger un refuge de nos jours. Il y a beaucoup d’abandons et ça prend des bénévoles. Les ressources sont inexistantes ou très difficiles à avoir, alors on a pensé avoir une boutique qui allait nous aider à générer des revenus. Ultimement, ça nous aide à sauver plus d’animaux. »

La boutique à l’angle du boulevard Thibeau et de la rue Berlinguet existe depuis bientôt neuf ans. Plusieurs départements se sont ajoutés à l’entreprise au fil du temps, dont un service de toilettage, une pension et une garderie.

« Le refuge est venu naturellement. Ç’a toujours fait partie de nos valeurs profondes, soutient Alexandra. Maintenant, on est de plus en plus reconnu et les gens savent qu’ils peuvent nous faire confiance. On n’est pas pour l’euthanasie et on n’a jamais eu à le faire. On est super fier de ça et on est fier d’être indépendant financièrement. »

« Comme partout ailleurs, on fonctionne au jus de bras, mais on est heureux de constater que les gens comprennent que quand ils achètent une poche de nourriture chez nous, une bonne partie des revenus va pour sauver des animaux », renchérit cette dernière. 

Des dizaines d’animaux sauvés

En trois ans, le refuge a accueilli des dizaines d’animaux, dont plusieurs chiens et chats, mais aussi des lapins, des furets, des cochons d’Inde, des hamsters et des rats. « On est là pour toutes les sortes de besoins parce qu’on connaît ça, indique Alexandra. On a des animalières formées et des techniciennes en santé animale. On est une belle équipe de 15 personnes au total dans l’entreprise. »

Si le nombre de places au refuge est limité, c’est principalement pour deux raisons : pour avoir le temps de promener les chiens et avoir les moyens financiers de s’occuper de tous les animaux.

« Quand les gens nous apportent leur animal, on enclenche le processus. On prend des photos pour mettre en valeur l’animal. Par exemple, on a pris des photos en action d’un chien qui est excellent en canicross. On récolte aussi un maximum d’informations sur l’animal. On publie ensuite un texte et les photos sur notre site web et nos réseaux sociaux », énumère Alexandra. 

À partir de là, les gens qui désirent adopter un animal doivent remplir un formulaire en ligne. « On reçoit les candidatures, on les analyse et on fait une sélection pour faire le meilleur jumelage possible, explique Alexandra. Ensuite, on fait des rencontres et on voit si le courant passe bien entre l’animal et les gens. C’est un long processus, mais c’est très important pour nous de le faire de cette façon. »

À ce jour, des gens aux quatre coins du Québec ont pris la route jusqu’à Trois-Rivières pour adopter un animal. « On a eu des gens de Sherbrooke et même de la Baie-James qui voulaient vraiment adopter dans un refuge éthique. Les gens recherchent ça de plus en plus. Quand on prend le temps de s’arrêter et de voir ce qu’on a bâti, on est super fier du travail qu’on fait », conclut Alexandra Dussault Perreault.