Un médecin de Trois-Rivières radié pour la mort d’un patient
SANTÉ. Le conseil de discipline du Collège des médecins du Québec a pris la décision de radier du tableau de l’ordre le docteur Alain Veilleux de Trois-Rivières pour une période de trois mois. Cette décision fait suite à la mort d’un de ses patients, décédé de la malaria.
Cette radiation est en vigueur depuis le 23 octobre 2015. Le docteur Veilleux a aussi été suspendu de ses fonctions entre le 24 juillet et le 24 novembre 2014.
En 2012, un homme est décédé à l’âge de 59 ans après avoir contracté une forme de malaria fulminante. Il est décédé moins de 48 heures après avoir été vu en consultation à l’urgence du Centre hospitalier régional de Trois-Rivières par le docteur Alain Veilleux.
Le patient s’est présenté à l’urgence pour une fièvre récente. Il revenait de Madagascar et craignait avoir contracté la malaria.
Dans le document présentant la décision du conseil de discipline du Collège des médecins du Québec, on peut lire que le patient s’est présenté à l’urgence pour un malaise vague le 2 mai 2012. Il n’avait aucun antécédent médical et ne prenait aucune médication.
Le 2 mai, le patient est arrivé à l’hôpital vers 11h puisqu’il souffrait de fortes fièvres et de sudation excessive. On mentionne au triage la provenance du patient (Madagascar) ainsi que les symptômes apparents. La famille souligne également qu’elle suspecte fortement la présence de malaria ou d’une autre infection.
Plusieurs heures d’attente
Le patient a été examiné par le docteur Alain Veilleux à 21h45. La conjointe du patient a fait part de son inquiétude face à une possibilité de malaria. Le docteur Veilleux a effectué une prise de sang qui s’est avérée normale.
Le lendemain, le 3 mai 2012, le patient présentait de fortes fièvres (39,84 °C). Le matin du 4 mai, l’état du patient semble se détériorer et la température est à 40,72 °C. Il ne semble plus conscient. Il est alors transporté à l’urgence en ambulance.
Peu de temps après son arrivée, on procède à une intubation endotrachéale. Le diagnostic de malaria est alors confirmé. Certains membres du personnel de l’hôpital auraient indiqué que, lors de la première visite à l’urgence du patient, aucun prélèvement pour dépister la malaria n’avait été fait.
Importante perte monétaire
Toujours selon ce qui est indiqué dans le document présentant la décision du conseil de discipline du Collège des médecins du Québec, le docteur Veilleux soutient qu’il s’agissait du premier cas de malaria non diagnostiqué en 28 ans de pratique, précisant avoir déjà vu un cas de malaria diagnostiqué pour des étudiants de l’extérieur il y a plusieurs années.
Sa suspension a engendré une perte de revenus de 43 000 $, et ce, pour 28 jours de garde à l’urgence annulés. Le docteur Veilleux n’a pas contesté cette décision reconnaissant que le geste posé à l’urgence était grave. Il dit regretter sincèrement ses agissements.