Un chimiste de l’UQTR sur une avenue prometteuse
Des arbres ignifuges pour freiner les incendies de forêt. Voilà sur quoi travaille François Brouillette, professeur et chercheur à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR).
Chimiste de formation, M. Brouillette a toujours oeuvré dans le domaine des pâtes et papiers avant son arrivée à l’UQTR, en 2005. « Je me suis toujours intéressé aux alternatives qu’on pouvait trouver à la fibre, dit-il. Et puis j’en suis venu à penser à modifier les fibres pour en changer les propriétés, notamment pour faire en sorte que la fibre de bois ne brûle pas. »
Il existe déjà des recherches sur le sujet, mais rien comme celles menées par M. Brouillette et son équipe. « On voit parfois des essais qui sont en fait l’ajout d’additifs pour empêcher le bois de brûler. Ce sont des produits que l’on mélange et que l’on met à l’intérieur de la fibre pour qu’elle ne brûle pas. Le souci, c’est que les additifs tentent de sortir avec le temps », explique le chercheur.
Ce dernier a donc eu l’idée d’ajouter un mélange sur la structure de la fibre, sur un arbre par exemple. Ce mélange, au contact de la chaleur du feu, produirait une réaction chimique qui rendrait l’arbre ignifuge.
« La différence, c’est que la fibre sous le produit est intacte, elle n’a pas été mélangée à quelque chose, précise-t-il. Et le produit n’est pas toxique parce qu’il est constitué majoritairement d’un élément qui est déjà présent dans l’arbre, mais en petite quantité. En laboratoire, on peut augmenter considérablement cette quantité pour nos besoins. En en appliquant une grande quantité sur l’arbre, ça le protège. »
Si les recherches du professeur François Brouillette s’avèrent concluantes, cela permettrait de freiner les incendies de forêt. « On pourrait en appliquer sur les arbres et si jamais l’incendie ne se rend pas jusque-là, le produit serait lavé par la pluie et l’arbre retournerait à son état normal », propose le chercheur.
Premiers tests
Bien que ce dernier ne soit qu’au tout début de ses recherches, l’avenue de celles-ci est très prometteuse. À ses côtés, une équipe de sept personnes travaille activement à tester sa théorie.
D’abord, en laboratoire, ils testeront le produit sur des morceaux d’écorce de différentes espèces d’arbres fournis par des entreprises forestières. Ensuite, ils feront des essais sur les feuilles des arbres et les aiguilles des conifères afin que les arbres soient complètement ignifuges.
Pour mener ses travaux sur l’arbre ignifuge, M. Brouillette a obtenu l’an dernier une subvention à la découverte du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie (CRSNG) du Canada.