Un budget qui redonne espoir au milieu communautaire

POLITIQUE. La Table régionale des organismes communautaires du Centre-du-Québec et de la Mauricie (TROC CQM) entrevoit une mince lueur d’espoir dans le budget du Québec déposé mardi par le ministre des Finances Carlos Leitão.

En effet, une augmentation de 80 M$ sur 5 ans est prévue pour les organismes en santé et services sociaux : 10 M$ supplémentaires pour 2017-2018 et un autre montant de 10 M$ en 2018-2019.

«?Les sommes annoncées par le budget ne suffisent pas à rattraper le retard causé par des années de sous-financement, mais nous reconnaissons l’effort. C’est un premier pas dans la bonne direction?sur une voie qu’on a longtemps cru complètement bloquée. Reste à savoir sous quelle forme cet argent sera distribué et quand il sera versé aux groupes?», affirme François Landry, coordonnateur de la TROC CQM.

Les groupes communautaires en santé et services sociaux revendiquent depuis plusieurs années un meilleur financement à la mission. «?Les dernières années ont été difficiles pour les organismes communautaires, rappelle M. Landry. Les politiques d’austérité du gouvernement Couillard ont fait très mal à la population. Elles ont engendré une augmentation de la demande à laquelle les groupes ont dû répondre avec des ressources financières limitées.?»

L’enjeu du sous-financement fragilise les organismes de l’intérieur, confie M. Landry. Selon un sondage réalisé par le regroupement à l’automne 2016, près de 60 % des organismes communautaires rencontrent des problèmes de rétention de personnel. Pour la moitié de ces groupes, il a fallu prendre la dure décision de diminuer les activités durant la dernière année faute de ressources financières ou humaines suffisantes.

«?L’équation est très simple à comprendre : un manque de financement entraîne un roulement de personnel et un roulement de personnel conduit à une diminution de services. En investissant dans les groupes communautaires, même si c’est encore imparfait, le gouvernement reconnaît enfin cette situation que nous vivons?», déclare M. Landry.

Évidemment, la situation n’est pas encore optimale : il reste beaucoup de chemin à parcourir d’ici à ce que les groupes en santé et services sociaux atteignent un financement adéquat. «?En allouant des sommes à leurs missions, le gouvernement reconnaît que les organismes communautaires jouent un rôle significatif et qu’ils sauvent littéralement le Québec?!?», conclut-il.