Un accident de moto qui a tout changé

TÉMOIGNAGE. À 24 ans, Gaston Milette a eu un accident de moto. L’impact a été violent. Il a subi un traumatisme crânien. Aujourd’hui, il a 48 ans et les choses vont bien mieux pour lui. Mais le chemin pour s’y rendre a été rempli d’embûches, dont l’abus et la drogue.

«Après l’accident, j’ai été un mois dans le coma, raconte M. Milette. J’ai été un an et demi en réadaptation, puis j’ai habité dans un appartement sur la rue St-Paul pendant environ 4 ans. Je me suis fait une blonde, mais elle brisait tout dans le loyer. Comme je n’étais pas arrangé pour l’arrêter, le propriétaire m’a mis dehors.»

De nouveau célibataire, M. Milette s’est acheté une maison dans la municipalité de Charette. Devenu dépendant à la drogue, il a dû quitter sa demeure pour suivre une thérapie. Une fois revenu, il a vécu tranquille chez lui pendant huit ans. Pour manger, il commandait du restaurant.

«Les deux dernières années que j’ai habité dans ma maison, c’était un gars qui m’apportait de la nourriture, des plats déjà préparés. Il m’apportait de la coke aussi. Alors j’ai replongé. J’ai fait une rechute. Il m’a fait vendre ma maison et il a gardé l’argent.»

«Je suis allé habiter avec lui pendant deux ans et demi, poursuit M. Milette. J’étais devenu dépendant et je pensais qu’il me traiterait bien. Mais c’était le contraire. Il me maltraitait. Il prenait tout mon argent et je n’avais pas de soins. Je n’avais même pas le droit de choisir les postes de télévision. La plupart du temps, j’étais couché et je priais. Il y avait juste ça à faire.»

Grâce à Denise Pronovost de l’Association des traumatisés cranio-cérébraux Mauricie/Centre-du-Québec, Gaston Milette est parvenu à se sortir de cette situation abusive. «J’ai appelé Denise et elle m’a donné des conseils et la marche à suivre. Je suis parti de là avec la police. À l’arrivée des policiers, le gars a dit à la police que tout allait être correct, qu’il s’occupait de moi depuis longtemps et qu’il me connaissait. Mais j’ai dit que je partais quand même et je suis parti.»

Depuis 2012, M. Milette demeure à la Résidence La Mésange. «On fait mon ménage, mon lavage, ma nourriture et on sort mes poubelles. Tout ce qu’il y a à faire dans un appartement, je ne suis pas capable de le faire, alors on le fait pour moi. Je suis bien ici. Les gens sont gentils et je me sens chez moi», conclut-il.