Fausses alarmes incendie: Trois-Rivières resserre sa réglementation

La Ville de Trois-Rivières vient d’adopter une nouvelle réglementation dans le but de réduire le nombre de fausses alarmes incendie. Ces dernières années, une recrudescence de ces alarmes non fondées a été observée sur le territoire, ce qui engendre des pertes considérables en temps et en argent. 

« On reçoit environ 800 fausses alarmes par année, et plus particulièrement ces dernières années », affirme le directeur sécurité incendie et sécurité civile à la Ville de Trois-Rivières, Dany Cloutier.

Difficile pour ce dernier de saisir avec exactitude les raisons de cette hausse. Selon lui, les facteurs sont multiples. « Parfois, ce sont des systèmes d’alarme qui sont reliés à la centrale et qui se déclenchent sans raison. Est-ce que c’est parce qu’ils sont défectueux ou mal entretenus? On voit aussi des cas où les gens font des rénovations dans des bâtiments commerciaux et oublient de recouvrir les détecteurs de fumée. Il y a aussi des gens qui font des tests d’alarme sans aviser la centrale préalablement », énumère M. Cloutier.

Chose certaine: les fausses alarmes entraînent inévitablement des pertes de temps et d’argent. C’est pourquoi la Ville a décidé de resserrer sa réglementation. « Avant, on donnait une amende à partir de la deuxième fausse alarme. Maintenant, ce sera dès la première, sur une période de 365 jours, indique M. Cloutier. C’est le règlement qui a été adopté au conseil municipal du 6 juin. »

Ainsi, un montant de 100 $ d’amende sera facturé par fausse alarme pour le secteur résidentiel. Pour le secteur commercial, ce sera une somme de 250 $ par fausse alarme.

« Le coût réel d’une fausse alarme, ce sont des milliers de dollars. On ne chargera pas ça, mais on espère que ça permettra de conscientiser les gens pour qu’ultimement, le nombre de fausses alarmes diminue, mentionne M. Cloutier. Tout ça, c’est pour éviter des déplacements inutiles. Pour chaque alarme, de trois à quatre véhicules sont mobilisés. Selon la catégorie de risque, ça peut aller jusqu’à cinq camions. Avec quatre pompiers par camion, ça monte vite. »

Quand ils reçoivent un appel, les pompiers ne tiennent jamais pour acquis qu’il s’agit d’une fausse alarme. Ils suivent donc le même protocole. « On ne sait jamais, alors on fait comme il se doit, dans les règles de l’art, soutient M. Cloutier. C’est aussi un risque inutile parce qu’on a des camions sur la route en mode urgence. Même si on doit suivre le Code de la route, ça demeure un risque pour les pompiers et pour les automobilistes. »

À cela s’ajoute le temps perdu par chaque pompier déployé, temps qui aurait pu être utilisé pour de la prévention, de la formation, de l’entretien et de l’entraînement. 

Des changements espérés

Avant d’adopter cette nouvelle réglementation, la Ville appliquait depuis environ un an le règlement qui prévoyait une amende à la deuxième fausse alarme. « Les statistiques nous prouvent que rien n’a changé. On se serait attendu à des changements, mais rien. C’est pour ça qu’on a décidé de resserrer le tout. »

Le directeur sécurité incendie et sécurité civile à la Ville de Trois-Rivières ne se fait pas d’idées. Il ne s’attend pas à une énorme baisse en peu de temps. « Si on peut diminuer ça de 50 %, ce serait une belle victoire, mais réalistement, ça pourrait être aux alentours de 20 à 25 % et ce serait déjà un grand pas », conclut-il.