Trois frères, trois professeurs, un siècle d’enseignement!
FAMILLE. Les frères André, Jean-Claude et Alain Soulard ont tous trois développé une passion commune pour l’enseignement. Ils ont certainement marqué de nombreux étudiants.
Rien ne les prédestinait nécessairement à des carrières dans l’enseignement.
«Il y avait des professeurs dans la famille de notre mère. (…) Mais notre père n’avait pas fini son primaire. Notre mère avait fait sa 9e année. Nos parents sont deux modèles opposés. Ils nous ont nourris à leur façon. Ils étaient allumés à leur façon», raconte Alain Soulard.
Un père ouvrier, joueur d’accordéon, pas vraiment intellectuel, mais un grand lecteur de journaux, fidèle abonné qu’il était au Montréal Matin, au Nouvelliste et à La Presse et l’Action catholique. Une mère libérale, impliquée sur le plan politique, admiratrice de Paul Gérin-Lajoie.
«Ils avaient une curiosité intellectuelle certaine. On sort de cette union disparate et unie», poursuit son frère Jean-Claude.
C’est à différents moments dans leur parcours scolaire que leur intérêt commun pour l’enseignement s’est développé, que ce soit à l’école de leur quartier où ils se faisaient demander d’aider les élèves éprouvant des difficultés ou encore lors de leur parcours universitaire.
«Je voulais être le titulaire d’une classe, mais le français n’était pas ma matière préférée du tout. J’ai obtenu une bourse en 1960 pour étudier à l’École normale supérieure de Montréal, raconte André Soulard, l’aîné des trois frères. Dans un cours de français, il fallait écrire un portrait. J’ai donc fait un portrait de façon très ironique de ma professeure. À la fin du cours, après avoir lu mon texte, elle m’a félicité pour mon cran et m’a demandé pourquoi je n’allais pas en Lettres. J’étais en pédagogie pour aller enseigner après un an. C’est ce que j’ai fait. J’ai renouvelé ma demande de bourse. C’est elle qui m’a donné une poussée. Voilà. J’ai enseigné pendant 33 ans.»
De son côté, Jean-Claude était intéressé par la philosophie. Finalement, c’est l’histoire qui aura gagné son cœur d’enseignant. «J’avais entre autres eu Denis Vaugeois comme professeur. J’ai décidé de faire ma licence en histoire à l’Université Laval. De par sa vocation, l’histoire regroupe pas mal toutes les sciences humaines. Enseigner, c’était un défi à chaque jour», souligne-t-il.
À un moment, André, Jean-Claude et Alain Soulard ont tous trois été professeurs au Cégep de Trois-Rivières. «Jean-Claude a été mon président de syndicat, lance Alain Soulard en riant. On travaillait dans le même département. On a travaillé pendant deux ans ensemble de 1976 à 1978.»
Comme il assurait un remplacement seulement, il a fait le saut vers le Collège Laflèche lorsque l’opportunité s’est présentée. Fait cocasse: lorsqu’Alain Soulard est entré au Cégep pour étudier, ses deux frères y enseignaient déjà.
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109
Si on s’amuse à additionner leurs années au poste de professeur, André (33 ans), Jean-Claude (35 ans) et Alain Soulard (41 ans) ont cumulé 109 années d’enseignement! Ils estiment avoir eu un bassin variant entre 25 000 et 30 000 étudiants globalement.