Taxes foncières agricoles : Québec cède aux menaces des agriculteurs
AGRICULTURE. Soupir de soulagement, chez les agriculteurs québécois, mais aussi les motoneigistes qui craignaient de devoir écourter leur saison cette année. Devant les menaces d’interdire l’accès aux sentiers de l’Union des producteurs agricoles (UPA), le gouvernement du Québec a finalement décidé de faire volte-face.
Après 10 mois de lutte, le nouveau ministre de l’Agriculture, Laurent Lessard, a annoncé qu’il abandonnait le controversé programme de crédit des taxes foncières agricoles de son prédécesseur, Pierre Paradis.
L’UPA avait calculé que les agriculteurs subiraient une hausse moyenne de leurs taxes pouvant aller jusqu’à 40 %. La firme Raymond Chabot Grant Thornton avait confirmé ces calculs, et une autre étude indépendante de la firme Forest Lavoie était arrivée au même constat.
Le gouvernement provincial a fait savoir que les critères et lois de l’ancien régime de taxation s’appliqueront et seront maintenus.
« Il s’agit d’une victoire pour l’ensemble de la Mauricie : les agriculteurs, les motoneigistes et l’industrie du tourisme », s’est réjoui le président de l’UPA Mauricie, Jean-Marie Giguère.
Non seulement le ministère fait volte-face, mais il a aussi pavé la voie à un dialogue avec les agriculteurs. « C’est l’ouverture qu’on demandait depuis le début du conflit. Maintenant, il reste à mettre en place une table de travail afin de trouver une solution à long terme à la fiscalité foncière agricole », a-t-il indiqué.
« Les entreprises agricoles sont un important levier de croissance économique au Québec et ils ont besoin de se sentir soutenus ! »
L’UPA menaçait de perturber la saison touristique en demandant aux agriculteurs de refuser aux amateurs de sports d’hiver l’accès aux sentiers situés sur les terres agricoles, et ce, dès le 6 février. Plusieurs producteurs avaient déjà commencé à instaurer le blocus. Des pancartes avaient notamment installé près des sentiers.
L’organisme avait indiqué ne pas avoir pris cette décision de gaîté de guerre. Les producteurs agricoles se butaient à une fin de non-recevoir de l’ancien ministre Pierre Paradis depuis plus de 10 mois.
« C’est de l’huile de bras qu’on aurait pu mettre ailleurs », se désole aujourd’hui M. Giguère.
Les sentiers sont désormais à nouveau accessibles.
Avec la collaboration de Pier-Olivier Gagnon