Table de discussion sur l’information locale et régionale
À la veille du congrès annuel de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec qui se déroule à Trois-Rivières ce week-end, la Fédération nationale de la culture et des communications (FNCC-CSN) et le Conseil central du Cœur du Québec (CCCQ-CSN) ont tenu jeudi une table de discussion sur l’importance de l’information et des salles de nouvelles en région afin d’échanger sur des pistes d’actions pour sauvegarder ce que les deux groupes qualifient de « bien public actuellement en grand danger ».
Les échanges se sont déroulés à l’Hôtel Gouverneur en présence d’intervenants locaux de différents milieux, politique, économique, culturel, sportif et communautaire. À travers 80 unités syndicales, la FNCC représente 6000 membres œuvrant dans les domaines des communications, du journalisme et de la culture.
Le syndicat rapporte que 800 M $ de revenus publicitaires ont échappé aux médias québécois entre 2012 et 2021. Les médias écrits ont perdu davantage de recettes publicitaires, magazines, quotidiens et hebdomadaires, que la radio et la télévision.
La FNCC propose cinq solutions pour préserver l’information locale, régionale et nationale. Il invite d’abord les municipalités à soutenir l’initiative Ma ville appuie l’information locale, une déclaration de principe prévoyant notamment la mise en place d’une politique d’achat publicitaire par les municipalités et organismes paramunicipaux et de mesures favorisant la distribution et le rayonnement des médias d’information.
« Avec les compressions qui s’additionnent dans les salles de nouvelles de la région ces dernières années, on le voit bien, la crise que traversent les médias d’information est bien réelle, déclarent Pascal Bastarache, président du CCCQ-CSN et Annick Charette, présidente de la FNCC-CSN. Si les médias locaux ne sont plus en mesure de produire des contenus journalistiques à propos des réalités de leurs villes et de leur région, qui sera en mesure de parler de ces réalités? L’hiver dernier, la FNCC-CSN a lancé la campagne L’information, un bien public pour réclamer un meilleur soutien des gouvernements et des municipalités pour les médias. Il faut renverser la tendance. »
Parmi les autres solutions mises de l’avant, la CSN plaide pour le renforcement du crédit d’impôt à la masse salariale des médias d’information ainsi que pour l’instauration d’une politique gouvernementale d’achat publicitaire qui favoriserait les médias d’information au détriment des « multinationales du web qui ne se conforment pas à l’esprit des règles fiscales en vigueur au Canada ».
Il est également proposé de doubler la déduction d’impôt pour les achats publicitaires auprès d’un média d’information et d’imposer un « infofrais » de 2 % qui s’appliquerait aux achats d’appareils munis d’un écran (téléphones, tablettes, ordinateurs) et sur les services internet et mobiles. Un fonds récurent ainsi créé serait réservé au soutien de l’information locale, régionale et nationale. Selon les estimations du syndicat, des revenus de 200 M $ seraient générés au Québec par cette contribution-redevance qui établirait un lien entre les consommateurs et les producteurs de contenu d’information.