Stéphane Bergeron a décidé de sauver une vie

Le photographe de courses chez Dumoulin Compétition, Stéphane Bergeron, est le héros du week-end, et ce, sans aucun lien avec quelconques résultats de course. Le Trifluvien a sauvé une vie alors qu’il se dirigeait vers une courbe qu’il n’avait jamais explorée.

Stéphane a décidé de sauver une vie, littéralement. Pourquoi? Parce que la dizaine de personnes autour de l’homme en détresse n’a pas bronché d’un cran.

« Je m’en allais prendre des photos des essais libres alors vu que je n’avais jamais exploré ce coin de piste, j’en ai profité pendant que c’était des essais. Il y avait une petite butte pas loin de moi et je voyais juste deux semelles, deux pieds, qui tremblaient. Le monsieur était en convulsion et il avait vomi partout. Il y avait une dizaine de personnes qui ne faisaient rien autour, certains avec le cellulaire à la main. Je n’ai jamais hésité et je me suis approché de lui », raconte-t-il.

« J’ai vu qu’il était inconscient et qu’il ne respirait pas. Je l’ai couché sur le côté et j’ai regardé dans sa bouche. J’ai vu des frites au fond de sa gorge alors je suis allé les chercher avec mes doigts. J’avais demandé aux gens de contacter les secours alors en attendant, j’ai fait quelques massages, et donner quelques insufflations, et il est revenu à lui. Il était confus et les ambulanciers sont arrivés pour le prendre en charge. De mon côté, je me suis retiré et je suis retourné à mon travail de photographe. J’ai su en fin de soirée que le monsieur allait bien et que j’avais fait une différence. »

Héros, certes, mais ce n’est que plusieurs heures plus tard que Stéphane a réalisé qu’il avait agi en héros.

« Je pense qu’il était diabétique et il était en convulsion, alors pour moi, c’était une normalité de l’aider. Je n’ai jamais eu le temps de penser, ce fut un automatisme. J’avais suivi un cours en réanimation (RCR), mais il y a plusieurs années. Je n’ai eu aucune hésitation, je suis allé action, réaction. Les gens avaient leur téléphone et ils prenaient des photos. Je ne sais pas s’ils ont filmé par contre », se souvient-il.

« Je suis allé faire mon travail ensuite, mais on a reçu une alerte de tornade quelques minutes plus tard. Le soir, on est revenu à l’hôtel. Je n’y pensais plus vraiment avant de parler à un journaliste. À ce moment-là, j’ai répondu nonchalant, et je ne le réalisais pas trop. Lorsque j’ai lu son article, là j’ai eu des émotions. Lorsque je suis revenu chez nous, j’avais des messages de gens que je ne connaissais même pas qui me félicitaient. J’ai à nouveau réalisé l’ampleur de cette histoire. Je suis fier d’avoir sauvé la vie de quelqu’un, mais fier aussi que ce soit aussi dans le cadre de mon travail et que ça fasse rejaillir mon équipe de courses. On fait tout en équipe et je n’aurais pas été là si je n’étais pas dans l’équipe », conclut-il.