Solidarité entre deux commerçants de Pointe-du-Lac

Dernièrement, le restaurant Magna du secteur Pointe-du-Lac a reçu un véritable vent de sympathie de la part des Trifluviens. À l’occasion de la Saint-Valentin, nombreux ont été ceux qui se sont régalés avec les boîtes repas préparées pour le propriétaire de l’établissement. Initié par Raynald Giguère du IGA d’en face, le projet a connu un succès monstre, en plus de mettre la table à une belle histoire de collaboration entre deux entrepreneurs qui se serrent les coudes.

«Au début de la pandémie, j’ai offert mon aide aux commerces fermés comme les restaurants, raconte le marchand propriétaire. Dans le temps, j’avais approché le restaurant Magna. Mais, au tout début, ne sachant pas trop où la pandémie nous mènerait, il m’avait remercié en me disant qu’il s’en sortait pour le moment.»

«Puis, il y a eu un incendie au deuxième étage du bâtiment où se trouve son restaurant, poursuit M. Giguère. Il a dû faire des demandes à son assureur, mais c’est toujours long et compliqué ces affaires-là. Puis, le prix du loyer pour le restaurant a augmenté. Tout ça, en plus de la pandémie, a fait en sorte qu’il est revenu me voir il y a environ un mois et demi pour me demander si mon offre tenait toujours. Évidemment qu’elle tenait toujours!»

Les deux hommes d’affaires ont donc entrepris dès lors des démarches pour mettre en marché quelques produits du restaurant. «C’est quand même un long processus, affirme M. Giguère. Il faut penser à un paquet de petites affaires. Il faut un emballage avec un nom et un logo, la liste des ingrédients, les valeurs nutritives, etc. Après ça, il faut voir si on vend les pizzas congelées ou non. Et si on les vend congelées, il faut trouver le bon temps de cuisson avec la bonne température. C’est beaucoup d’essais et d’erreurs.»

Voyant les semaines passées et n’étant toujours pas en mesure de mettre en marché les produits du restaurant, M. Giguère s’est mis à réfléchir à un moyen plus rapide d’aider son voisin.

«Il fallait que je l’aide. Je ne pouvais pas le laisser tomber, pas après toutes les embûches qui se sont mises sur son passage, confie-t-il. Quand j’ai vu que des restaurateurs faisaient des boîtes pour le Superbowl, j’ai pensé faire la même chose pour la Saint-Valentin.»

Course contre la montre

Les deux propriétaires se sont rencontrés le mercredi matin avant la fête, ce qui ne leur laissait que quatre jours pour tout orchestrer. «On a choisi le menu et on a tendu une perche sur les réseaux sociaux pour mesurer l’intérêt, indique M. Giguère. Le propriétaire du restaurant nous est arrivé avec un menu le jour même. On l’a testé ma femme et moi. C’était succulent.»

En moins de 24 heures, les cinquante boîtes repas mises en vente ont toutes trouvé preneur. «Les gens ont embarqué avec nous. C’était génial. On a eu tellement de demandes. On ne s’attendait pas à un tel succès», admet M. Giguère.

Le travail des deux entrepreneurs a permis à M. Giguère de remettre un chèque de 1 500 $ au restaurant Magna. «Le propriétaire est venu me voir pour me remercier et il m’a dit que son achalandage avait même augmenté depuis quelques jours, confirme-t-il. C’est super. Je suis bien heureux pour lui. Les gens nous donnent beaucoup, alors je trouve que c’est important de redonner. C’était mon intention et je suis content de voir que nos efforts ont porté fruit.»

Prise 2?

Face à l’engouement démontré pour les boîtes repas de la Saint-Valentin, M. Giguère a l’intention de répéter l’expérience pour la fête des Mères. D’ici là, les démarches pour vendre en magasin les produits du restaurant se poursuivent.

«Les prototypes sont faits, le projet avance bien, indique le marchand propriétaire. On devrait être en mesure de commencer à vendre les premiers produits dans deux semaines.» On y retrouvera donc sous peu la sauce Alfredo, la sauce à spaghetti ainsi que trois à quatre sortes de pizzas.