Soins à domicile : des services transférés au privé

SANTÉ. Une partie de la population qui reçoit des soins à domicile sera maintenant servie par des entreprises privées. En Mauricie et au Centre-du-Québec, une partie de la clientèle sera touchée par ce changement, ce que déplore vivement la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) de la région.

Dans le réseau public, ce sont les auxiliaires en santé et services sociaux (ASSS) qui prodiguent des soins à domicile. Ces personnes reçoivent une formation d’environ neuf mois. Ils sont certifiés pour faire leur travail. Ils sont formés pour détecter tout changement dans l’état de santé d’une personne à domicile. Ce sont les yeux et les oreilles sur le terrain. Ils peuvent détecter des abus physiques, psychologiques et financiers», mentionne le vice-président de la FSSS-CSN en région, Claude Audy.

«Les auxiliaires en santé et services sociaux ont un travail hautement important, mais malheureusement peu connu et reconnu, ajoute ce dernier. Souvent, les gens ont la fausse perception que la personne va faire du ménage, de la vaisselle et donne un bain. Mais c’est complètement faux. Depuis plusieurs années, les auxiliaires en santé et services sociaux administrent des médicaments et offrent plusieurs soins.»

Ce qui inquiète les travailleurs du réseau public, c’est que le gouvernement donne le mandat de soins à domicile à des coopératives et des firmes privées qui n’ont pas les mêmes obligations ni la même formation.

«Ils ont seulement une formation de base, indique M. Audy. Ils n’ont pas les compétences pour faire le travail que les ASSS font. Mais ils sont payés moins cher. C’est encore la population qui va payer pour les coupes qui sont faites dans le réseau. On va perdre de la qualité et c’est ce qui est malheureux.»

En Mauricie et au Centre-du-Québec, on compte environ 800 auxiliaires en santé et services sociaux qui aident chaque jour des milliers de personnes. Un seul de ces professionnels de la santé peut voir sept personnes par jour.