SIT Mauricie : «l’agrandissement de la deuxième chance»
TROIS-RIVIÈRES. L’idée était dans les cartons depuis belle lurette, c’est maintenant chose faite. Le Service d’intégration au travail (SIT) de la Mauricie, qui était devenu bien à l’étroit dans ses locaux, procèdera à la modernisation de ses installations. Un projet dont les retombées ne se mesurent pas uniquement en dollars.
Un investissement total de 366 000 $ est prévu afin notamment d’agrandir le siège social de l’organisme situé dans les locaux du 1090, rue de La Vérendrye à Trois-Rivières. Pour ce faire, le gouvernement du Québec a accordé, mardi après-midi, une aide financière de 136 000 $ dans le cadre de son Programme d’immobilisation en entrepreneuriat collectif.
Avec ce coup de pouce financier, le SIT Mauricie, qui a vu le jour il y a 20 ans dans le sous-sol d’une résidence, compte aussi rénover les bâtiments de trois de ses cinq ateliers, soit celui de Trois-Rivières, de Louiseville et de Shawinigan.
Ce n’est pas par pur hasard si le projet est surnommé « l’agrandissement de la deuxième chance ». Il offrira des emplois à une dizaine de personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale. Pour ces derniers, il s’agit là d’une deuxième chance inespérée.
Les jeunes âgés de 30 ans et moins en situation d’itinérance sont d’ailleurs de plus en plus nombreux, s’est inquiétée la directrice générale du SIT. « Ce projet va permettre de les aider à intégrer une structure dans leur vie trop souvent éclatée et par le fait même, à trouver leur voie », a expliqué Geneviève Provost.
L’organisme permet déjà à 250 personnes vulnérables d’apprivoiser le marché du travail dans un environnement ouvert à la différence.
Et il n’y a pas que les gens qui ont droit à une deuxième chance entre les murs de l’un des cinq points de service. Le SIT Mauricie, a souligné Geneviève Provost, est l’une des premières entreprises d’économie sociale à avoir développé une expertise. L’organisme se spécialise dans la revitalisation de matières résiduelles issues du secteur des télécommunications.
Les appareils de télécommunication, vite achetés, vite jetés, retrouvent ainsi une seconde vie grâce aux doigts de fée des employés de l’organisme.
Plus d’une quarantaine de compagnies, dont des ténors comme Vidéotron et Hydro-Québec, font affaire avec l’entreprise pour la récupération de leurs composants électroniques. Ils sont ensuite revendus à quelques 70 clients à travers le monde.
Présent lors de l’annonce officielle, le député de Trois-Rivières Jean-Denis Girard a évoqué un organisme essentiel autant à la vie communautaire qu’au développement économique de la région.
« Sans le SIT, des milliers de tonnes de produits électroniques se retrouveraient dans les sites d’enfouissement », a-t-il noté.
L’agrandissement est encore à venir, mais déjà, la directrice générale de « l’ambassadeur régional de l’économie sociale » entrevoit une augmentation du volume de production.