Signature de la charte d’engagement Cawonok
Les 12 organisations signataires de la charte d’engagement Cawonok pour des services publics plus accessibles aux Autochtones étaient réunis au Centre d’amitié autochtone de Trois-Rivières pour parapher officiellement le document, gage du vœu d’améliorer la qualité des services publics offerts aux Autochtones en milieu urbain.
La directrice générale du Centre d’amitié autochtone, Maud Flamand, était heureuse de vivre le moment historique de la signature de la charte.
« Je suis vraiment contente pour les membres du centre qui utilisent nos services et je suis contente aussi que les partenaires aient bien répondu à l’invitation de signer une charte d’engagement. Il y a beaucoup de travail derrière ça. Ce qu’on vise, c’est qu’il n’y ait plus d’écart entre les Autochtones et la population québécoise mais aussi que les services soient culturellement pertinents et culturellement sécurisants. »
La concrétisation de la charte d’engagement ne signifie pas que le travail est terminé, bien au contraire.
« On a un plan d’action, différents axes et trois chantiers. On travaille sur les trajectoires des services québécois que les membres autochtones utilisent. Ça va nous amener à mieux comprendre et à mieux travailler avec nos partenaires pour faciliter les corridors de services. »
En conférence de presse, Mme Flamand a expliqué la signification du nom choisi pour la charte.
« Le nom de notre charte, Cawonok, est représentatif de nos travaux des derniers mois qui nous ont permis d’identifier quatre axes pour structurer notre plan d’action. Les quatre axes sont cohérents avec les quatre dimensions de la roue de médecine et les quatre directions. On se base quotidiennement sur la roue de médecine dans nos travaux au Centre d’amitié, donc on trouvait important que ça reflète nos travaux avec nos partenaires. Et en langue atikamekw, Cawonok signifie le sud. Dans notre plan d’action, le sud représente l’axe travailler ensemble. »
La charte est composée de dix engagements ancrés dans sept valeurs fondamentales transmises par les enseignements sacrés des Premiers Peuples.
« Ces valeurs qui incluent le respect, l’honnêteté, le courage, la sagesse, l’humilité, la vérité et l’amour guident nos actions et nos décisions. En adoptant la Charte d’engagement Cawonok, nous affirmons notre engagement à honorer et à intégrer ces principes dans toutes nos initiatives. L’objectif de cette Charte et de nos travaux vise ultimement l’amélioration tangible des conditions de vie et de santé de la population autochtone par une réduction significative des écarts entre la population québécoise et la population autochtone. Cette charte représente donc bien plus qu’un simple document. Elle est vraiment importante pour les membres des communautés autochtones vivant en milieu urbain à Trois-Rivières et Shawinigan, puisque nous nous engageons entre autres à favoriser des changements de pratiques à tous les niveaux dans nos organisations. »
Partenaires de la Table locale
La Table locale d’accessibilité aux services publics en milieu urbain pour les Autochtones de la grande région de Trois-Rivières est coprésidée par le Centre d’amitié autochtone et le CIUSSS MCQ.
La PDG du CIUSSS MCQ, Nathalie Petitclerc, a parlé de l’implication de son organisation.
« Notre charte est porteuse de sens. Elle démontre la grande volonté de chacun de poursuivre nos actions. Son principal objectif est de définir les valeurs et modalités de l’engagement des membres de la Table et d’intégrer les orientations en matière de collaboration culturellement sécurisantes. Elle permet aussi d’accroître l’imputabilité des partenaires à favoriser des changements de pratiques à tous les niveaux. Notre charte nous rappelle entre autres qu’il est essentiel de reconnaître les expertises, de se placer d’égal à égal, d’écouter, de prendre un pas de recul et de s’ouvrir sur la conception du mieux-être en respect de la vision de l’autre. Bien sûr, des apprentissages sont à faire et les actions doivent se faire à tous les paliers de notre organisation et au sein de nos partenaires également. Pour ma part, je suis témoin de l’importance du travail réalisé par le Bureau de collaboration autochtone au sein de l’établissement, qui joue chez nous un rôle de premier plan auprès des usagers et qui travaille étroitement avec nos équipes. »
Les partenaires s’engagent à établir une relation de codéveloppement lors de la réalisation du plan d’action de la Table locale. « La sécurisation culturelle ne peut être unilatérale: cette démarche ne peut provenir uniquement du réseau de la santé ou des Premiers Peuples de façon individuelle », illustre le communiqué de presse.
Le représentant des autres partenaires signataires, Dave Lysight est le directeur général du Cavac.
« Cet engagement collectif est essentiel pour garantir que nos services publics répondnet aux attentes et aux besoins des communautés autochtones. Nous sommes fiers de faire partie de cette initiative. »
Les autres organisations signataire de la charte sont le CAVAC de la Mauricie, le Cégep de Trois-Rivières, le Centre de services scolaire Chemin-du-Roy, le Grand conseil de la nation Waban Aki, Services correctionnels Mauricie-Centre-du-Québec, Services judiciaires de la Mauricie-Bois-Francs et palais de justice de Trois-Rivières, Services Québec Mauricie, la Sûreté du Québec, l’UQTR et la Ville de Trois-Rivières.