Sécurité de vieillesse: des coupures qui inquiètent

Des députés du Nouveau parti démocratique (NPD) étaient en ville hier (1er mars) pour consulter les citoyens au sujet de l’intention du Premier ministre Stephen Harper d’augmenter l’âge d’admissibilité à la Sécurité de vieillesse.

Ils étaient environ une cinquantaine de personnes, principalement retraitées, à participer à la consultation.

Si le plan de M. Harper est accepté, l’âge d’admissibilité à la Sécurité de vieillesse passerait de 65 à 67 ans.

«Le programme de la Sécurité de la vieillesse est très viable et à long terme, les coûts de ce programme diminueront relativement à la croissance de l’économie. Les économistes le disent, les experts en matière de pensions le disent, et le directeur parlementaire du budget le dit», affirme Robert Aubin, député de Trois-Rivières.

Les néodémocrates reprochent au gouvernement de «manipuler les chiffres» et de «faire peur aux aînés».

«Il y a plusieurs façons possibles de s’adapter au nombre important de retraités qui demanderont leur Sécurité de vieillesse. La question qui s’impose: comment. Tous les experts disent que la Sécurité de vieillesse est viable. On n’aurait pas d’argent pour les aînés, mais on en a pour la guerre. Le gouvernement dit qu’il n’y a plus d’argent pour les aînés, mais c’est parce qu’il a décidé d’en donner ailleurs, notamment en accordant des crédits d’impôts aux sociétés rentables», plaide Lysane Blanchette-Lamothe, porte-parole adjointe en matière des aînés.

«On essaie de nous faire croire qu’il y a une crise pour nous obliger à accepter des coupures dans la Sécurité de vieillesse», ajoute-t-elle.

La députée de Pierrefonds-Dollard déplore également que le gouvernement n’ait pas précisé le type de coupures qu’il souhaitait effectuer dans le programme.

«Les travailleurs ont en quelque sorte signé un contrat avec le gouvernement dans lequel il est convenu qu’ils peuvent prendre leur retraite à 65 ans et toucher leur pension de Sécurité de vieillesse. Les gens nous demandent si c’est vrai que le gouvernement ne veut plus payer leur pension», souligne-t-elle.

De son côté, M. Aubin attend impatiemment le dévoilement du budget le 29 mars.

Inquiétudes

Visiblement inquiets et concernés, les participants ont soulevé plusieurs points pendant l’activité de consultation.

Jocelyn a mentionné que si des coupures devaient être faites dans la Sécurité de vieillesse, cela pourrait avoir un impact négatif sur beaucoup de personnes puisque ça «risque de lancer un mauvais message aux entreprises qui veulent sabrer dans les pensions de leurs employés».

Un autre participant s’est quant à lui indigné de la situation des fonctionnaires qui peuvent prendre leur retraite à 55 ans, alors que dans la plupart des cas, le reste de la population doit attendre jusqu’à leurs 65 ans.

Tournée pancanadienne

Cette consultation s’inscrivait dans le cadre d’une tournée des députés néodémocrates à travers le pays au sujet des possibles coupures dans le programme de Sécurité de vieillesse. Une vingtaine de consultations publiques auront lieu au Québec.

Le NPD souhaite que le gouvernement revienne sur sa décision de couper dans les pensions de Sécurité de vieillesse et qu’il augmente le Supplément de revenu garanti afin que les aînés vulnérables sortent de la pauvreté et qu’il améliore la coordination des programmes avec les provinces pour que les prestations ne soient pas récupérées.