Se donner cœur et âme pour la cause

PORTRAIT. Lucille Lemaire est une grande rêveuse qui a passé sa vie à donner aux autres. Elle cumule plus de 40 ans de bénévolat, notamment pour la paralysie cérébrale et pour Opération Enfant Soleil. C’est cependant la fondation pour la Maison Albatros qui a gagné son cœur et son temps.

«Je suis tombée en amour!», lance Mme Lemaire en parlant de la Maison Albatros. C’est maintenant depuis 23 ans qu’elle est fidèle à la maison de soins palliatifs située à Trois-Rivières. Aujourd’hui âgée de 86 ans, Mme Lemaire déborde d’énergie et consacre la plupart de son temps à la Fondation Albatros, que ce soit à la Maison ou à la Friperie Presque neuf qui verse tous ses profits à la fondation.

Habiller pour accompagner

En 1993, Lucille Lemaire participait à l’ouverture de la boutique Friperie Presque neuf située sur la rue Hart. Elle a rapidement été approchée par Sœur Pearl Berg, fondatrice de la Maison Albatros, pour obtenir ses services en tant que bénévole.

Mme Lemaire accorde le succès de la friperie à la qualité des vêtements, car les gens prennent grand soin des vêtements qu’ils leur apportent. De plus, elle a réussi à convaincre bon nombre de manufactures de lui fournir des restants d’inventaire ou des vêtements avec de petits défauts de fabrication n’altérant en rien leur apparence ou leur confort.

Affronter la mort autrement

Lucille Lemaire a accompagné les personnes en fin de vie durant une quinzaine d’années. Elle considérait que son rôle était d’aider les gens à quitter la conscience tranquille et l’esprit en paix en éliminant les émotions négatives qui auraient pu teinter leurs derniers moments, comme la jalousie, la colère et la peur.

La bénévole affirme que le temps passé chez Albatros n’a pas changé sa perception de la mort. «J’imagine l’autre côté, et je suis certaine qu’on a beaucoup de plaisir. Il y a un grand plancher entre le ciel et la terre, et si personne ne se penche par-dessus pour nous raconter le ciel, c’est qu’ils sont trop bien et ont peur de tomber en bas!»

Aujourd’hui, l’objectif de Mme Lemaire est d’amener à la Fondation Albatros l’argent qui lui est nécessaire à son bon fonctionnement. «Je pourrais m’en aller quand je veux, mais j’ai du cœur au ventre. Il est tellement difficile de recueillir des dons pour le milieu des soins palliatifs, car les sollicitations sont trop nombreuses pour la population de Trois-Rivières», explique Mme Lemaire.

Elle est présente tous les jours à la Maison Albatros ainsi que deux jours par semaine à la boutique. Elle s’occupe notamment d’une partie de la comptabilité et s’acquitte de certaines tâches administratives. Elle participe aussi activement à l’organisation des activités dans le cadre de leur campagne de financement. Et ce n’est que le début de la liste.