SAQ: la moitié de votre facture dans les coffres publics

ALCOOL. Au fil des années, la SAQ est devenue une manne financière de plus en plus importante pour le gouvernement du Québec. En 2008, la Société d’État versait 760 M$ de surplus au gouvernement. En 2014, la somme dépassait le milliard. Et ce n’est pas fini. Pour les deux prochaines années, le gouvernement s’attend à recevoir encore plus.

Par Naël Shiab / Journal Metro

Puisque la vente de l’alcool au Québec est un monopole d’État, la SAQ peut fixer les prix de son choix pour les produits vendus aux Québécois. Le prix de vente moyen d’une bouteille de vin en 2011 était de 14,82 $. En 2014, il est passé à 16,38 $.

«Nous faisons énormément d’efforts pour contrôler les prix, soutient Renaud Dugas, porte-parole de la SAQ. On a beaucoup amélioré nos coûts opérationnels pour être le plus efficace possible.»

En 2005, pour chaque dollar payé à la SAQ, 24 ¢ servaient à couvrir les différents frais d’opération, dont les services de ventes, le personnel, l’entreposage, etc. En 2014, ce n’était plus que 18 ¢.

Toutefois, à la LCBO, c’est seulement 16 ¢ sur chaque dollar qui sert à payer ces coûts opérationnels.

Selon Renaud Dugas, il faut prendre en compte les modèles d’affaires, qui sont très différents d’une province à l’autre. Au Québec, la bière re- présente 1,7 % des ventes de la SAQ, alors qu’elle totalise 21 % des ventes de la LCBO. Cette différence majeure permettrait à la LCBO de faire des économies d’échelle que la SAQ ne pourrait pas se permettre.

De plus, les ventes de vin re- présentent 79 % du chiffre d’affaires de la SAQ, la quasi-totalité des vins étant importés, alors que ce n’est que 28 % à la LCBO, qui vend des vins de production locale. Pour ce qui est des spiritueux, ils constituent 14,5 % des ventes du monopole québécois, mais 41,5 % de la société d’État ontarienne.

«La SAQ investit aussi beaucoup dans les services-conseils aux consommateurs, ajoute le porte-parole. Notre offre est très belle. Nous vendons près de 12 500 produits. Nous en avons pour tous les goûts et pour toutes les bourses.»

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Les taxes moins élevées en Ontario, mais…

?Au Québec, la taxe de vente représente 14,975% du prix de base, alors qu’elle n’est que de 13 % en Ontario.

L’Ontario se rattrape sur les autres formes de redevances. Une taxe sur le vin de 1,62 $/L est appliquée chez nos voisins ontariens, en plus d’une redevance sur le volume de 0,29 $/L et d’une redevance environnementale de 0,0893 $ par contenant. À tout cela s’ajoute une consigne de 0,20 $ par bouteille.

Au Québec, seule une taxe spécifique sur les boissons alcoolisées est appliquée, à hauteur de 1,12 $/L, pour le vin.

Pour les vins importés, des taxes fédérales sont ajoutées dans les deux provinces